Son cousin l'énervait, comme toujours, surtout en décidant de sortir un Charlotte... Franchement, ce prénom lui faisait penser à la charlotte aux fraises, rien a voir avec un être normal. Elle se secoua un coup ne faisant plus attention a ce qu'il se déroulait autours d'elle, ses pensées divaguaient et les cris internes s'intensifiaient tant et si bien qu'elle cru que sa tête allait explosée. La remarque de l'orgueilleuse siffla aux oreilles de la jeune adulte qui du se retenir de faire un meurtre sur place.

- Chacun ses points forts en compréhension... Marmonna Eli' avant de se faire bousculer faisant que la fin de sa phrase parvint bien plus fort a ceux présent. Surtout quand on a pratiquement aucun souvenir de son passé.

Se retenir d'envoyer un truc au hasard à la tête de sa "cousine", elle n'avait pas besoin d'attirer plus l'attention sur elle d'ailleurs. Rajoutons à cela qu'Albert semblait être avec un chien à la manière dont il lui caressait les cheveux... La joie. En plus de tout cela la jeune femme se rendit compte qu'elle avait parlé plus fort, le coeur battant la chamade et la douleur lancinante ne la quittant plus. Les réactions des autres ne lui faisaient pas grand chose d'habitude, sauf que son "patron" lui avait réclamé de s'ouvrir aux autres. La même demande que d'autres avaient faites avant lui... D'autres qui avaient disparu a jamais.

- Je vois que les riches de la famille ne s'emmerdaient pas et se voyaient souvent...

Réaction simple. Elle, elle n'avait plus vu grand monde après la séparation. Des humains, oui, des AGM aussi quand ils apparurent et des Mythes qui marquèrent sa vie d'une manière ou d'une autre. Les autres vices lui étaient devenu inconnus, des étrangers, sa mémoire lui avait même jouer un très vilain tour en effaçant l'enfance de la Gloutonnerie. Des bribes lui restaient, rien de très pratique et encore moins d'utile pour reconnaitre des gens. Instinctivement, la pyromane réfléchit. Visite de courtoisie peut-être mais quelque chose clochait et puis une petite illumination se fit. Le côté casse-pied ressortit également.

- Tu ne te serais pas plutôt perdue dans la ville Camillia.

Du froid sortant encore gentiment de sa bouche, la boulangère commençait à geler sur place également et se décida à laisser sur place les deux vices riches afin de se prendre une aspirine. Saleté de don ne pouvant pas nous lâcher...

[HRP: J'ai l'impression que c'est court désolée x_x"]

Albert soupirait face à la réaction toujours aussi orgueilleuse de Camillia, qui n'avait pas changer d'un poil. Peut-être que si, étant donné qu'elle s'était légérement améliorée en comportement princesse. Il lui souriait au nez en entendant l'excuse la plus minable qu'il ait entendu de sa vie: une visite de courtoisie. A Krimscare. Après autant d'années écoulées. Se moquait-elle de lui?

- Des visites de courtoisie? Encore une excuse bidon que tu as trouvé en cinq minutes...

Un soupir vint rejoindre une fois de plus la conversation. Elizabeth n'avait pas l'air de l'apprécier guère, et semblait plutôt dépitée à l'idée de devoir supporter quelqu'un d'aussi fatiguant qu'Albert. En tout cas, les trois vices étaient à présent re-réunis dans le hall de la maison co-habitée, et l'Avarice fermait la porte sans la claquer.

Le ton de la Gourmandise prit soudain un ton froid, laissant tomber d'habitude son ton - assez - joyeux ou fatigué. Elle insinuait, ou plutôt, lançait que Camillia s'était perdue. Cette raison était beaucoup plus valable que la précédente, et Albert acquiesa en souriant de peu vers cette dernière.

- Une fille de ton âge se perd toujours? Es-tu venue pour pleurer dans mes bras, pour cause que le coq a perdu sa fierté?

Un sourire ornait son visage. Le sourire triomphant, sadique, et heureux. Oui, heureux. Il espérait que Camillia se trouve en état de gêne, sous l'influence du tsundere mode qui la possédait.

Camillia venait enfin d'entrer dans la maison d'Elizabeth et d'Albert. En contrepartie, ils lui mettaient face à un sérieux problème : « Pourquoi t'es là » en somme. Aaah j'en ai marre de ce blabla pensa-t-elle, je veux juste m'asseoir quelques heures, manger et dormir. Se croirait-elle dans une auberge ? Non mais presque. Chaque individu à qui elle faisait l'honneur d'entrer dans sa demeure se devait de l'héberger gratuitement et sans chichis. Oui, son cousin et sa... compagne (?) - non, ce serait tellement étrange qu'Albert aime quelqu'un aussi passionément. - l'emmerdaient vraiment avec toutes ces questions.

- Moi, perdue ? Non mais tu veux rire. Je viens enfin te rendre visite après tout ce temps et tu me traites encore de pleurnicharde. Commença-t-elle, en haussant légèrement le ton pour cacher son mensonge.

Cependant, l'Orgueilleuse n'a jamais été une très bonne menteuse - à part lorqu'il faut manipuler les autres, là ils sont tellement idiots que ses mensonges paraissent vrai. Son cousin ne la croyait pas; au contraire, il souriait de plus en plus depuis qu'il avait compris la raison de la venue de Camillia. A quoi bon encore lutter ? Décidément, ces jours-ci n'étaient pas de bons jours. Son pouvoir de persuasion diminuait... Sûrement la faute de son père. Il l'avait obligée à vivre à Krimscare avec tout le confort banquaire compris. Oui, il lui a obligatoirement causé du tort. Quelle plaie.

En attendant, Camillia voyait bien que ses dernières paroles n'avaient pas fait grande impression - laquelle ? - et décida d'ajouter, d'une moue triste :

- ... Ouais bon t'as raison. Je me suis balladé dans ce quartier et comme le soleil se couchait, j'ai envisagé de te demander l'asile... T'es content maintenant que je sois venue te demander de l'aide à toi ?!

L'Orgueilleuse boudait, un peu, beaucoup trop pour ainsi dire. Demander de l'aide est tellement humiliant. Pourquoi sa fierté ne l'empêchait pas de dire tout ça ? Pourquoi elle ne la sortait pas de ce bourbier et la laissait s'humilier en public; surtout face à lui ?... Il fallait réagir et vite. Camillia releva la tête, digne.

- Mais si tu n'as pas envie d'aider ta chère cousine; c'est ton droit. Tu n'as jamais été très aimable de toute façon. Au plaisir de ne plus te croiser sur ma route alors. termina-t-elle d'un ton assuré.

L'Orgueilleuse ne prit même pas la peine de les saluer, se retourna et s'avança vers la sortie.

Spoiler:

Étrangement, la gloutonne eu l'impression d'être snobée et ce royalement. Elle se tût avançant parmi les couloirs et laissant les portes ouvertes tout en jouant avec la flamme d'une bougie sortie d'un placard depuis peu. Elle n'avait que ça à faire de toute manière. Son don sur le feu l'amusait grandement en plus, était utile dans plusieurs domaines et... Et elle pourrait toujours leurs balancer une petite flamme à la figure de loin s'ils devenaient trop chiant à son goût. Oui, Elizabeth était comme ça lorsqu'elle n'était pas de bonne humeur et pour passer outre les divers sons restant dans sa tête elle devait s'occuper.

- Demander le logement à cet abruti n'est pas la meilleure idée qui existe... Même un yéti est plus chaleureux.

La comparaison de malade... Elle fit grandir la flamme de son cône de cire à un point incroyable, une quarantaine de centimètre et elle pouvait faire bien plus si elle le voulait. La boulangère se dirigea droit vers la cuisine, s'occuper la tête, ne pas penser au reste et fouilla dans le frigo. Oui, elle avait senti l'envie de l’orgueilleuse de manger quelque chose sauf qu'un soucis de taille se montra : Qu'aimait cette gosse de riche ?

- Dis miss t'aimes manger quoi ? Que j'aille pas le chercher au fond de tes envies...

Elle savait le faire, extraire ce genre d'information n'était pas un soucis pour le vice mais voila, elle avait un soucis en cette période, un soucis de taille qu'elle n'allait pas dire, déjà que son cousin avait du le deviner tout seul.

- Et au passage je ne suis que la colocataire de cet avare du dimanche.

Directe, elle n'avait pas envie qu'on pense autre chose. Elle remarqua que la demoiselle se tourna vers la sortie, Eli' eu un léger rictus et passa à une vitesse inhumaine à côté d'Albert et attrapa l’orgueilleuse sans soucis avant de la tirer à travers la demeure. Certes elle s'apprêtait à se faire traiter de tout les noms ou n'importe quoi d'autre mais elle s'en foutait carrément. L'habitude.

(HRP : T'inquiète Camillia ^^" Je connais ça.)

Camillia n'avait même pas pu sentir Elizabeth "courir" vers elle - Elizabeth ne touchait même pas le sol, comment pourrait-on appeller ça une course alors ?! Elle volait, littéralement. Étonnaement, son pouvoir ne lui avait pas permis de distinguer la présence de la paysanne; pourtant elle avait bien dégagé une aura malfaisante un court instant. Décidément, en plus de ma perte de persuasion, il fallait que mon pouvoir ne me permette plus de contrer mes ennemis. Je suis malade ou quoi ? pensa-t-elle. Au moins, le fait d'être trainée comme un vulgaire chiffon - Tu me le paieras ! - lui avait donné l'occasion de voir le visage légèrement déconffit de Albert. Le moment le plus drôle depuis que l'Orgueilleuse avait atterit ici.

Pendant ce temps, Elizabeth lui avait, semblait-il, posé une question. Qu'est ce qu'elle voudrait manger ? C'est vrai que Camillia recherchait " le gîte et le couvert" mais qu'on lui demande directement sans qu'elle n'ait eu besoin de le faire... Qu'elle brave petite ! Enfin une qui reconnaissait sa grande valeur. Bref. Ce qu'elle ne semblait pas vraiment prendre en compte jusque ici était le fait d'être traînée tout le long de la demeure à même le sol.

- Non pas qu'être tenue comme un chien en laisse ne me déplaise mais... Si ça m'énerve alors lâche-moi. Tout-de-sui-te. dit Camillia, énervée.

Cependant, le coup du " Je suis une princesse, tu es mon esclave et tu m'obéis" ne fonctionnerait pas aussi facilement qu'elle aurait pu le croire... Normal vu le caractère appriori de cochon de la maitresse maison - parce que, Albert est bien un personnage riche ( et radin par-dessus le marché ! ) qui ne sait pas se servir de ses deux mains lorsque ça concerne les tâches ménagères, avouons-le. A quoi ça lui servirait puisque chaque noble possédait des servants qui accomplissaient ce travail à leur place. Tout comme pour Camillia...

D'autre part, la "petite fille" eût l'occasion pendant son "voyage" de découvrir l'environnement dans lequel elle allait séjourner pendant quelques heures. Une ambiance chaleureuse entourait la demeure ce qui était loin de déplaire à l'Orgueilleuse. Cette dernière a beau eu avoir tout ce qu'elle voulait - au centuple s'il le fallait -, ni ses parents ni ses servants n'arrivaient à créer cette athmosphère acceuillante. Oui, oui on parle bien de la nouvelle maison d'Albert qui est « aussi chaleureux qu'un yéti » comme l'a si bien fait remarquer Elizabeth - observatrice et intelligente en plus; pas comme d'autres... Enfin bref, la pièce où se trouvait maintenant Camillia se constituait d'une gigantesque bibliothèque ainsi que de fauteuils bordeaux, moelleux à souhait. En apparence du moins. Toutefois, même si l'ambiance se différenciait de celle présente chez elle, la décoration du manoir de l'Orgueilleuse restait la meilleure de tout le continet. C'est un fait indéniable.

Finalement, Elizabeth décida de s'arrêter. Cela eut pour effet de rappeller à Camillia qu'elle était censée rouspéter de son état la jeune femme ainsi que de l'indiquer sur le plat à préparer pour la soirée. Après tout, c'est elle qui avait proposée... La jeune fille se nettoya rapidement ses habits, se releva, éleva son menton et dit ceci :

- Si c'est comme ça que tu traites tes invitées, chapeau. Question barbarie, personne n'avait encore fait mieux. « You are the best » très chère.

La remarque fit sourire Elizabeth qui à première vue, s'en fichait pas mal de ce que pensait Camillia. Un garçon manqué sans foi ni loi après tout.

- Sinon, je mangerai bien un canard laqué aux graines de sésame. Oups pardon, tu ne dois pas avoir cela dans ton frigo, cela doit être trop fin pour ton palais et trop cher pour le porte-feuille d'Albert. Je me contenterai alors de ce que tu as de meilleur à m'offrir, avec le sourire. termina-t-elle.

Sur ce, Camillia se dirigea vers le fauteuil le plus proche et s'assieds dessus.

Spoiler:

Les deux demoiselles semblaient bonnes amies entre elles, mais aussi ennemies par dessus-tout. La relation était spéciale et Albert n'arrivait pas à la comprendre, ce qui déjouait son plan de foutre tout en l'air. Comme d'habitude. En tout cas, le vice était le seul homme de la maison entouré de deux femmes. C'était ses cousines, il ne fallait pas l'oublier. Ils étaient à présent trois péchés capitaux dans Krimscare, l'Avarice espérait qu'il y ait la famille entière. Il n'irait par contre tout de même pas payer un buffet pour célébrer le retour de tout ces gens. Ce serait de l'argent gâché.

En tout cas, Albert avait raison sur le fait que Camillia s'était perdue à travers la ville. Peut-être avait-elle une fierté exceptionnelle d'elle-même, mais elle n'allait pas échappé à son cousin bien aimé. Elizabeth, quant à elle, essayait tout de même d'apprivoiser la bête orgueilleuse en lui proposant des services, comme par exemple le repas.

Oui, le repas. Le repas attire toute sorte de créatures, qu'il soit gourmet, cuit, cru ou encore gras. L'Orgueil n'allait tout de même pas refuser cet opportunité: elle demandait un canard laqué aux graines de sésames. Et encore, fallait-il qu'il soit à son goût! la petite semblait innocente. Elle se dirigea ensuite vers l'un des fauteuils rougeâtres avant de poser son royal arrière-train dessus.

L'Avarice lui sourit, se dirigeant à présent vers la cuisine avant de revenir avec un objet rectangulaire, un peu courbé sur les bords, et froid. Qu'était-ce? Il avait prit une cuillère. Il se dirigeait maintenant vers sa cousine, la riche gosse qui attendait à manger. Il devenait dangereux. Il s'approchait. Un pas, puis deux. Et enfin, Albert lui donnait la chose avec l'objet de métal.

- Mange un yahourt. Le meilleur est réservé aux propriétaires de cette maison.

Un sourire s'affichait avant de lui frotter la tête, content de lui avoir donner une fausse joie. Il pouvait appercevoir néanmoins la mine boudeuse de Camillia, et s'assit sur le fauteuil adjacent.

- Je pensais que tu avais faim? Mange donc.

Son coude était appuyé contre l'accoudoir, et sa tête se laissait tomber sur sa main. Son sourire narquois et son regard bleuté fixaient tout les deux la pauvre Orgueil sur un air niais. Quel réaction allait-elle avoir? En tout cas, il avait hâte qu'Elizabeth se joigne à la scène de la dégustation de yahourt de prolétaires par une gosse de riche.

Spoiler:

La vice riait intérieurement tant la scène lui paraissait improbable, il fallait avouer qu'elle avait été rapide tant dans ses réactions que par ses réponses. Garçon manqué, enfant perdue et en même temps adulte à présent la jeune gloutonne ne pouvait pas manqué de s'amuser de tout, de s'amuser d'eux. Lorsque Camillia lui fit savoir que cela l'énervait d'être traitée comme un chien, Elizabeth ricana dans sa tête tout en continuant sa route, elle s'en fichait de la manière dont elle traitait la malheureuse tout ce qu'elle voulait était se changer les idées et elle venait de trouver un bon moyen. L’orgueilleuse pouvait rêver pour que la gloutonne obéisse, elle n'était pas esclave et avait toujours vécu en marge des riches. Oui, les pauvres n'apprécient pas toujours la richesse et certains tentaient de faire comme "Robin des Bois" sans succès la majorité du temps. Elle, elle avait vécu avec la peur au ventre tant les ordres de ces "grands" du monde pouvait lui ruiner la vie au moindre instant.

La Gula ne prêta pas attention à son trajet, sa traversée non mouvementée avec un autre vice à bout de bras et bien entendu c'était avec amusement qu'elle laissa dans le salon "la petite fille aux cheveux blancs" tout en entendant la demande de plat.

- Je connais quand même, mais c'est sûr qu'il n'y aura pas cela dans le frigo. Du moins si la logique existe.

Elle était narquoise sur le coup, pour elle un canard laqué n'était pas difficile à faire, enfin pas autant que d'autres mets dont elle ne connaissait pas les noms. Un canard laqué c'était simple pour celle qui était la vice de tout les gloutons du monde en plus des ivrognes.

- Ah et désolée de t'avoir trainée comme une vulgaire poupée de chiffon, princesse.

Ironisme profond, elle se savait inférieure en terme d'argent mais elle ne l'était pas en cas de survie et surtout en répartie dont on ne pouvait s'attendre. Elle vit son cousin bouger, aller en cuisine et revenir avec une cuiller laissant la jeune femme perplexe. Sa réplique fusa, la malheureuse Camillia devait manger un yaourt et Eli' ne pu pas se retenir laissant échapper son rire cristallin. Oui, au moins pour ça elle était un minimum féminine.

- D'ailleurs le yaourt tu lui donnes nature ou parfumé ? Elle rit tant l'absurde de la scène lui parait anormal.

Elle disparu tout de même en cuisine afin d'éteindre son feu de camps, une simple bougie certes mais qui possédait une flamme assez haute pour lécher le plafond si la pyromane la laissait faire et revint tout en jouant, encore une fois.

- Et little princess tu n'avais pas à demander pour que je te demande si tu voulais manger, je sais pertinemment que tu avais faim vu que je l'ai senti en toi.

Heureusement qu'elle n'avait pas une envie de boisson alcoolisée sinon Eli' n'aurait pu retenir son envie de lui mettre une bière banale devant les yeux. Elle attrapa une bouteille d'eau qu'elle posa sur le rebord du fauteuil.

- N'empêche j'ai faim moi aussi... Elle s'éclipsa à nouveau avant de revenir avec un pain chaud... Réchauffé à l'instant. Ah et Al' si tu veux un truc à bouffer tu te le fais ou je t'enfermes dans le réfrigérateur.

Réflexion instinctive, elle croqua dans la croute du pain qui lui paru fondante et poussa un léger soupir.

- Vu l'âge que tu as en apparence je dirais que t'es encore étudiante, nee ?

Une autre bougie s'alluma au moment où Elizabeth claqua des doigts, elle préférait ne pas faire fonctionner la cheminée pour le moment.

[J'ai l'impression de faire du court x_x"]

Elizabeth lui répondit tout simplement qu'elle n'avait pas ce genre de plat dans son frigo. Sans blagues, comment pouvait-elle avoir ça de toute façon ? se dit-elle. Cependant, elle prit la peine de s'excuser de ses manières de barbares. Un bon point pour elle. Même si elle le disait en toute ironie. Entre temps, l'Orgueilleuse avait toujours faim. Que quelqu'un lui apport quelque chose enfin !

Cette dernière n'eût pas à attendre bien longtemps car déjà Albert avança vers elle, une cuillère à la main. Qu'est ce qu'il pouvait bien amener celui-là ? Et pourquoi il souriait autant ? Albert souriait beaucoup, beaucoup trop au goût de Camillia... Il tenait du yahourt.

-Mange un yahourt. Le meilleur est réservé aux propriétaires de cette maison.

Non mais oh ! La jeune fille aurait du se douter de ce rictus si caractéristique de la perfidie de son cousin. Encore pire que pendant son enfance. L'Orgueilleuse afficha directement un visage boudeur tandis que Albert se posait sur le fauteuil adjacent au sien. Il insistait pour qu'elle mange cette...cette chose. En même temps, Elizabeth en rajoutait une couche. La seule envie qui lui venait à l'esprit maintenant, était de balancer ce yahourt ainsi que la cuillère de l'autre côté de la pièce et de provoquer une scène. Mauvaise idée en somme vu tous les efforts qu'il lui a fallut pour simplement s'asseoir sur ce fauteuil.

- Raah, ça me démange tellement... marmonna-t-elle, les yeux baissés et les poings fermés.

Trèès mauvaise idée. Pourquoi ne pouvait-elle plus agir comme dans son enfance comme la petite princesse capricieuse ( Camillia a beau être orgueilleuse, elle a conscience que ce qu'elle fait n'est pas de tout repos pour ses idiots de servants et parents. Juste normal vu son statut. ) qu'elle est. Elle se tu quelques secondes avant d'ouvrir le pot de crème, glisser sa cuillère dedans et d'en balancer le contenu sur l'irritable sourire narquois de son cousin. Toute la mixture blanche dégoulinait sur son visage tandis qu'elle répliqua d'un sourire.

- Si c'est pour manger ça, autant te le donner à toi. Tu en as tellement envie dirait-on.

Pendant ce laps de temps, Elizabeth s'était cherché un pain chaud dans la cuisine et posa la question suivante : est-ce que Camillia était une étudiante ? L'Orgueilleuse se retourna, souriante et fière de son coup, vers la jeune femme.

- Oui, même si pour le moment il n'y a pas vraiment de quoi étudier... Je suis obligée d'aller dans cette école de Krimscare maintenant puisque mon très cher père s'est sentit obligé de m'expulser de mon manoir.

Puis, pour être sûre :

- Sinon, pour préciser, je ne suis pas en primaire hein.

Elle observait la situation, simplement et paisiblement tout en mangeant son petit pain frais et chaud. Frais car il était du jour et chaud parce qu'il avait eu droit à un réchauffement instantané de la part de la jeune femme. Ses prunelles azurées se fermèrent un instant, elle pensa à des flammes, les voyait dans sa tête et suivait les sons du crépitement sans aucun problème. Ce don sur cet élément pouvait s'avérer utile ainsi que démoniaque si elle ne faisait pas attention. Point positif si elle ne se faisait pas prendre elle pouvait faire passer des meurtres par le feu en combustion instantanée de la personne. Ici n'était pas le sujet et elle les rouvrit en fermant la main éteignant au passage la bougie allumée plus tôt.

- Tu te mets aux masques à base de yaourt ?

Question simple, ironique toujours au point que ceux la connaissant bien aurait pût se dire que quelque chose n'était pas normal. Mais qui la connaissait parfaitement dans cette pièce ? Personne, pas depuis la séparation en tout cas. Elle s'étira un bref instant et sourit aux réponses de Camillia.

- Oh c'est vrai que ça doit te paraître minuscule comme espace une chambre d'internat ou une petite demeure comme celle-ci.

Un nouvel étirement tel un chat cette fois-ci, elle lança un coup d'oeil vers l'extérieur et vit que les lampadaires c'étaient allumés. La nuit risquait d'être froide en plus de sombre, pas un moment pour sortir à moins d'avoir de bonnes raisons.

- Pas en primaire ? Tu es en fin de cycle alors ou chez les minipouces ?

Elle se leva à nouveau, retourna dans la cuisine où elle attrapa un autre petit pain, revint dans la pièce et le lança à l’orgueilleuse avant de se diriger en direction de la cheminée. Eteinte, sans vie, pleine de buche dont certaines consumées et la boulangère plaça son bras devant elle avant de se concentrer dans l'énergie de la combustion qui existait toujours. Une gerbe de flamme commença à nouveau à apparaître, lentement, avant de prendre de l'ampleur jusqu'au moment où elle monta léchant les parois rocheuses et faisant briller les yeux d'un éclat différent.

- Franchement vous apprenez quoi quand vous vivez dans un manoir ? Mis à part à donner des ordres aux autres ou à vous prendre de haut ?

La question semblait provenir de loin tant la voix d'Elizabeth semblait différente, plus sourde et sombre, plus interne également. Un mélange du masculin et du féminin, une once de sa vie d'antan également.

[Bouh !]

Albert roula des yeux suite à la contre-attaque du yahourt renvoyée par sa chère cousine Camillia. Il n'allait pas non plus s'en tirer sans revanche, ça, c'était certain: et puis, il avait au moins gagné un masque de yahourt gratuit! Elizabeth n'avait elle, par contre, pas l'air de bien très bien s'amuser. Pas évident de s'incruster entre deux gosses de riches...

- Et bien, Elizabeth, savais-tu que tu étais encore plus mignonne énervée?

Son large sourire agaçant et niais revenait à l'assaut, ce qui devait sûrement l'énerver encore plus. Tant pis. Elle co-habitait quand même avec cet affreux personnage et devait se le coltiner tout le temps. Comment fait-elle?

En tout cas, le vice alla faire un tour à la pièce à la baignoire et en profitait pour se laver le visage. Il eût tout de même un peu de mal: pas si facile de nettoyer du yahourt. Encore moins si on essaie de faire partir l'odeur. Ce dernier s'équipait d'un gant de toilette et frottait son visage coûte que coûte. Pas question de sortir avec cette odeur pareille! Jamais de la vie!

L'Avarice finit par abandonner et ressortait néanmoins le visage propre et nettoyé de la pièce. Il alla rejoindre ses deux cousines et fut intrigué par le différent éclat des yeux d'une d'entre-elle.

- Franchement vous apprenez quoi quand vous vivez dans un manoir ? Mis à part à donner des ordres aux autres ou à vous prendre de haut ?

Il ricannait face à cette déclaration.

- Je n'ai pas à répondre, vu la paysane que tu es.

Avant de reprendre beaucoup plus sérieusement ses paroles; son ton de voix se posait et semblait moins moqueur, ainsi que son regard qui devenait moins agaçant:

- On nous apprends les mêmes choses que vous, paysans. Bien que nous sommes comparé à vous, fortunés, nous avons des obligations tel que les bals, les rencontres familliales, le thé, les cours de danse, les cours d'équitation, les cours d'escrimes[...] et enfin d'obéir à la règle que nous sommes supérieur à vous. Nous sommes également obligé au mariage forcé, et ne pouvont pas nous marier par amour. Notre vie est tracée et prédestinée, nous n'avons pas le temps libre que vous, paysans, avez. Nous sommes forcés d'obéir à l'emploi du temps convenu. Si j'ose dire, être noble n'est pas si simple, bien que j'imagine que la vie de paysan ne l'est non plus.

Albert détourna son visage vers Camillia, d'un air confiant. Son regard lui demandait sûrement de soutenir ses propos, mais passons. L'Avarice vaincra seul s'il n'a pas d'allié, et de toute manière, il souriait face à Elizabeth.

- Impressionnée?

Il lui frottait la tête affectueusement et la décoiffait.

La remarque de son cousin lui fit grincer des dents, sincèrement il était irrécupérable et elle ne voulait pas entrer dans son jeu. Elle allait mieux de toute manière.

- Ouais si tu le dis...

Elle se détourna, ne prêtant plus attention aux deux autres vices présent et marcha à chaque bout de la pièce comme un lion en cage. Elle remarque que son cousin venait de voir qu'un truc clochait dans son regard, mais n'y prêta guère attention. Pire encore elle haussa narquoisement les épaules à la réponse d'Albert.

- La même chose ? J'ai des doutes.

Sa voix était digne de celle qu'elle avait eu lorsqu'elle avait posé la question et elle continua sur la même lancée sans s'en rendre compte.

- Vivre dans la rue à certains moments sans personne fait que l'on n'apprend pas la même chose que la "haute". Bêtement l'écriture et la lecture étaient souvent proscrit car fait pour l'élite, travailler peu importe l'âge, risquer sa vie à chaque instant, faire ce que voulait la famille et ce quoi qu'il vous demandait même quand c'était votre vie qui était en jeu. Ne jamais pouvoir se dire "Demain, je verrai autre chose, je pourrai me reposer un peu" Si temps libre est égal pour toi à te retrouver au plus profond d'une mine ou derrière des engins pouvant t'écraser à tout instant, je vous le donne volontiers !

Ses yeux étincelaient toujours de cet éclat pour le moins étranger à celui habituel de la demoiselle, des flammes commençaient pratiquement à danser dans ces prunelles. Même énervée à un point tel cela ne lui arrivait pourtant jamais et là, c'était comme si ce qu'elle avait à jamais combattu en elle réapparaissait d'un coup, d'un seul.

- Vivre égal survivre la majorité du temps. Vivre était l'équivalent de devoir se battre contre les autres et soi-même. Vivre était tout sauf une partie de plaisir, un moment de détente.

Elle tourna les talons faisant claquer la porte tout en lançant s'en sans rendre réellement compte : "Et sans pouvoir mourir cela peut être pire !" Ou pouvait-elle allez ? Elle ne savait pas, écoutait seulement son instinct sur le moment et se fichait de ce qu'il se passerait plus tard.

Ainsi, un curieux débat commençait auprès des deux vices. Albert écoutait sa cousine renchérir sur son sujet et son avis, tandis qu'il riait tout de même à côté. Non, Albert n'était pas quelqu'un de compréhensible, il s'en foutait.

D'ailleurs, la demoiselle s'énerva en appliquant ses explications auprès de son cousin. Si l'Avarice aurait voulu, il l'aurait arrêter sur le champ et lui aurait balancer en pleine face ce qu'il en pensait. Sans aucune pitié. Albert, était Albert.

En tout cas, elle s'en allait en laissant un grand bruit derrière elle: claquement de porte. Geste direct, clair, net, et précis. Il soupira.

- Idiote de cousine.

Ainsi, il tapotait la tête de Camillia et lui souria. Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'autre? Aller la rattraper? Non, ce n'était pas son genre. S'excuser? Encore moins. Non, il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait faire. Et de toute manière, "elle se calmera".

- Je vais prendre l'air.

Il prit le poignet de son autre cousine, Camillia, et ouvra la porte. Il la ferma derrière lui, relâchant alors son membre, suivit d'un sourire narquois.

- Je n'allais pas te laisser seule dans la maison. Maintenant, fait ce qu'il te chante, veux-tu?

Et il marcha.