Albert afficha un sourire satisfait après la réponse de la demoiselle. Elle allait donc jouer la fifille à son papa pendant quelques temps, il n'hésitait pas à la porter sur le dos. Et ce, sans son avis. Le vice se mit en marche et traversa le long couloir conduisant aux autres pièces.

- Tu aimes être sur le dos de papa n'est-ce pas ? dit-il sur un ton taquin.

Après tout, ne jamais perdre son temps lorsqu'on peut faire quelque chose ! Surtout si ce quelque chose est agaçant et taquin... Albert adore faire ces choses là. De toute manière, il n'a pas grand chose à faire si sa cousine est mal en point. Autant profiter du peu d'énergie qu'elle a.

Il finissa par la poser sur le canapé et lui tapotait la tête pour la féliciter. L'Avarice trouvait ça réellement marrant de traiter Elizabeth comme une petite fille.

La demoiselle en resta pantoise, franchement comme pouvait-il faire ça sans rien lui demander ? Et puis, elle n'était pas une enfant ! Rajoutons à cela qu'elle ne savait absolument pas comment se comportait une fillette de sept ans normale... Ironiquement, elle lui lança un simple :

- Il y a plus confortable que ton dos...

Elle savait qu'Albert la taquinait mais c'était instinctif chez elle de répliquer quelque chose, en bien ou en mal. Lorsqu'elle se retrouva sur le canapé et que son cousin lui tapota la tête, elle se posa une question. Idiote certes...

- Pourquoi aimes-tu autant m'em... M'embêter ?

Elle allait être vulgaire... Comme souvent de toute manière mais quitte à être "féminine" pour une fois autant éviter. Elle se laissa choir sur le canapé se retrouvant couchée de tout son long et attrapa un coussin qu'elle serra contre elle avec une moue qui la fit passer pour une fille plus jeune.

[H.S : Désolée c'est court ;_;]

Le vice lui adressa un sourire amical sans pour autant être moqueur, ce qui était rare chez ce dernier. Elizabeth, quant à elle, faisait comédienne sous son rôle attribué de force par Albert.

- Pourquoi j'aime t'embêter ? Disons que j'aime embêter tout le monde en général, ça m'amuse.

Il était honnête et sincère, et ça faisait peur. Quoi de plus normal d'avoir pour activité favorite "emmerder le monde" ? Non, Albert n'était pas normal. Mais bon, les habitants de Krimscare s'y feront bien un jour !

- Et toi, pourquoi ne portes-tu pas des choses féminines plus souvent ?

Un large sourire s'affichait sur le doux visage du "jeune" homme. Cette fois-ci, il s'était effectivement équiper d'un sourire moqueur et non amical. Après tout, Albert est Albert....

Elle aurait du s'en douter, la réponse de son cousin était logique après tout... N'empêche qu'elle avait l'impression qu'il l'embêtait bien plus souvent que les autres mais c'était sûrement du au fait qu'ils vivaient sous le même toit, malheureusement pour Eli'. Elle préféra taire cette observation et resta un moment pantoise quand il lui posa une question. Sincèrement, elle le préférait sincère et sans le côté moqueur bien qu'elle devait faire avec...

- Pourquoi ? Parce que...

La fin se perdit dans les méandres de ses souvenirs, sa décision remontait à si longtemps déjà mais elle se devait, au moins une fois, d'être sincère avec cet abruti fini.

- Parce que je ne veux plus tout simplement. Tu ne peux pas savoir la difficulté que cela peut être d'être une fille à certaines époques ou dans certains pays...

Sincère, elle l'était mais elle évita de préciser que c'était en plus du à l'un des problèmes qu'elle avait eu. Elle le cachait, gardait ça pour elle comme si c'était tabou... Vieille habitude surement...

- Et puis les vêtements masculins sont plus pratiques pour bouger et être à l'aise !

Albert soupira du fait que sa cousine était une vraie garçon manqué, lui qui préférait bien entendu que sa cousine soit beaucoup plus féminine.

- Etant donné que je suis ton père jusqu'à que tu sois guérie... tu devrais être sous mes ordres.

Son sourire moqueur restait sur son visage, bien entendu. Ce serait bien trop beau s'il affichait un sourire angélique sans arrières pensées... Il alla, puis revenait avec un carton remplis de vêtements pour ladys. Ni trop abusé sur la couleur pour le "féminin", il espérait qu'Elizabeth accepterait d'en essayer quelques uns.

- Bien sûr, j'irais dans la cuisine pendant que tu te changes.

C'était logique, heureusement que ce n'était pas la Luxure qui servait de colocataire pour la Gourmandise. Elle serait dans de beaux draps !

Elle resta un moment interdite. Quoi sous ses ordres ? Mais le monde tourne dans quel sens là ?

- Mais !

Impossible de protester Albert était déjà parti chercher des affaires, un carton plein de vêtements pour filles. Sur le moment la seule question qui lui passa par la tête fut : "Mais que fait Albert avec ça ?" Oui, ça à le don d'inquiéter les gens tout de même. Elle réalisa peu après qu'il voulait qu'elle se change, s'habille au féminin et ses pommettes devinrent rouges.

- Comme si je me serais changée devant toi !

Elle soupira, n'avait pas le choix de toute manière et scruta les affaires. Le hic ? Elle ne savait pas vraiment comment certaines d'entre elles se mettaient et aurait eu l'air fine à appeler son cousin à la rescousse... La honte.

- Et zut...

Elle attrapa ce qu'elle connaissait pour commencer, pencha la tête de côté devant certains vêtements au style qu'elle ne connaissait absolument pas n'ayant pas grandit toute sa vie en Europe et encore, elle avait principalement vécu en Europe du Nord après être partie d'Egypte et du Vatican avant de partir en Amérique et en Angleterre... Bon bah on se débrouillera. Elle enfila une robe, simple du moins pensait-elle avant de se battre à l'intérieur. Eli' savait qu'il y a longtemps les couleurs vestimentaires signifiaient quelque chose. Quoi ? Aucune idée. Quand elle fut prête elle appela l'abruti qui la mettait dans cette situation.

Ainsi, Elizabeth se changeait et Albert s'était éclipser dans la pièce où se prosternait le réfrigirateur. Il fit les cents pas, imaginant Elizabeth dans tout vêtements possibles et soupirait en pensant qu'elle serait incapable de mettre un corset toute seule. De toute manière, il y avait bien des vêtements qu'elle connaissait, et qui étaient simples ! Et c'était le cas. Elle l'avait appeller.

- J'arrive !

Enfin, il arriva. Rapidité, il pencha la tête à droite, puis à gauche. Son air resta perplexe. Elle avait choisi quelque chose de trop simple à son goût. Il soupira.

- Franchement ? Tu pourrais faire un effort...

Il se pencha ensuite vers le carton, tête la première. Et en ressortait avec quelques vêtements compliqués que sans doûte, Elizabeth n'avait jamais mit et jamais vu de sa vie: c'était des vêtements de riches.

- Pourquoi cet étonnement ?

Pauvre Albert, lui qui ne comprenait pas pourquoi sa cousine était si étonnée. Bien sûr qu'elle l'était, qui se trimballerait avec un carton remplis de vêtements de bourge qui contiennent de la matière comme le diamant, le rubis ou encore... l'or !?

Faire un effort ? Non mais c'était déjà le cas ! On voyait que ce n'était pas lui qui devait faire avec ce qui lui tombait sous la main la majorité du temps... Elle voulu répliquer mais n'en eu pas le temps qu'il venait de "plonger" dans le carton et en ressortait d'autres vêtements qui eurent un effet radical sur la jeune femme. Comment pouvait-on se balader avec "ça" ? Elle toucha les matières, se demandant même comment cela pouvait tenir. Après tout Eli' avait connu la toile, la laine et autres matières sauf... ça...

- T'es sûr que ça se porte ?

Question logique. Elle avait vécu principalement avec des vêtements en lin ou en laine... Sa tête montrait réellement la stupeur, principalement parce qu'elle n'avait pas de souvenirs d'avoir vu quelqu'un se trimballer avec ça.

- Tu sais pour moi les diamants et rubis ne sont que des pierres précieuses qui coûtent une fortune et... Se portent en bijou pas sur des vêtements... Quant à l'or... Heu... Mis à part en bouton de manchettes je n'ai jamais vu ça ailleurs sur des fringues...

Oui, elle connaissait tout de même un peu les vêtements. Vivre à différentes époques avait du bon, mais pour une raison obscur cela lui semblait ridicule d'avoir tout ça sur ce qui risquait d'être trempé, boueux voire, dans le pire des cas, déchiré.

Albert haussa les épaules, ne comprenant toujours pas la réaction d'Elizabeth. Lui qui n'avait que connu les matières luxueuses tel que la dentelle, la soie, le cachemire, le velour ou encore le cuir.

- Bien sûr que ça se porte, pourquoi ça ne se porterait pas ?

Un rire sortit de sa bouche, avant d'écouter attentivement la description des matières qu'étaient pour Elizabeth. Sauf qu'Albert est Albert, et que pour lui, tout est possible... Il pourrait même, s'il le voulait, essayer de bâtir une maison en or. Mais cela l'attristerait pour l'argent gaché utiliser pour le bâtiment.

- Ca se voit sur ton visage que ces matières te sont presques inconnues. Maintenant que tu en as l'occasion, pourquoi ne pas profiter de ces merveilles qui ne te coûteront rien ?

Il semblait louche. Pourquoi faisait-il ça gratuitement, où était passé sa méchanceté ? Du moins, peut-être mentait-il pour se l'avoir dans son piège... Après tout, Albert.. reste Albert.

Inquiétude. C'était étrange à ces yeux tout ça et puis la question de son cousin en plus de sa proposition la laissait de plus en plus perplexe.

- Pourquoi ? Parce que... Parce que logiquement ce n'est pas pour les vêtements... Au moins je comprends mieux tes goûts tout d'un coup.

Petite pique gentille lancée à Albert malgré l'air qui restait affiché sur le visage de la jeune femme. Non pour elle cela ne serait jamais normal de porter ça.

- Pourquoi ne pas en profiter ? Peut-être parce que ça me parait louche venant de toi ? Al'...

Elle ferma les yeux un instant, ces douleurs ne s'étant pas vraiment arrêtée mais le camouflant sans difficulté.

- T'es vraiment qu'un gosse de riche même dans les fringues...

Eli' remit ses cheveux en place, ne portant pas sa casquette ce qui lui faisait tout de même assez étrange.

- Et puis je ne comprends pas ton obsession à vouloir que je sois... Féminine...

Gosse de riche ? Il l'était, effectivement. Cependant, pour lui, c'était une vie "normale", une vie que tout le monde devrait avoir... Ce qui n'était pas le cas. Albert avait sûrement l'air louche en proposant cela à Elizabeth, ça c'était certain. Il étouffa un rire.

- Qui ne paraîtrait pas louche avec ce carton remplit de vêtements de valeur ?

De plus, un large sourire s'affichait sur son visage. Ce même sourire qui ne cessait de revenir, ce sourire taquin et agaçant.

- Je me demande comment tu réagierais si tu voyais ma demeure, si juste ces quelques bouts de tissus t'impressionent autant...

Air pensif qu'il s'équipait, il se mit à croiser les bras. Il réfléchissait. Et puis, de toute manière il n'avait pas l'intention de lui faire visiter: il ne sait même pas si ses domestiques sont encore présents; ce serait une mauvaise idée de ne pas avoir de service lors d'une invitée.

Un petit rire quitta les lèvres d'Eli'. Il osait lui demander qui ? Quelqu'un de normal pour commencer et de sexe féminin dans le cas présent d'ailleurs elle le lui fit savoir avec un air narquois sans le vouloir.

- A moins que tu ai changé de sexe au cours de ta vie, je dirai une fille, ensuite ce serait bien simple de te répondre une personne ne vivant pas avec une autre dans une ville pareille.

Elle n'était pas raisonnable, elle le savait mais à ce point là la demoiselle pensait, presque et espérait à tord, que son cousin avait parfois des envies très étranges... Encore Eli' ça passait, c'était son mode de vie depuis si longtemps mais LUI pas du tout...

- Tu m'expliques ce que tu fou dans cette ville alors vu que tu as déjà ta propre demeure et le reste ?

Nouvelle pique, nouveau moment de douleur interne, elle se secoua une énième fois et fini par lancer d'un ton las.

- Bon si tu veux j'essaye l'une de ces fringues mais après tu me fiches la paix avec ça ? D'accord "papa" ?

Albert lui frottait la tête en lui souriant. Ce n'était ni bon, ni mauvais signe: c'était neutre. Oui, le jeune homme faisait ce geste qui serait entre la moquerie et l'amitié. C'était étrange. Cependant, Elizabeth lui demandait pourquoi il était à Krimscare; c'est vrai, pourquoi était-il à Krimscare ?

- Ce que je fais dans cette ville ? Je ne sais pas. Je te le raconterai peut-être... un jour.

Son large sourire narquois et moqueur revint, et entraîna à l'aide de ses bras, sa pauvre cousine vers lui. Il lui faisait un câlin.

- Ca dépendra si tu es sage, ma "fille".

Enfin, il la relâchait. Heureusement d'ailleurs. La jeune fille lui répliqua qu'elle allait essayer un vêtement parmis tant en échange de la laisser tranquille après. L'Avarice prit un air réfléchi: est-ce un bon marché ?

- Très bien, j'accepte.

Ce fut la phrase prononcée par ce dernier avant de s'éclipser dans la cuisine... encore une fois.

La réponse d'Albert était évasive, trop aux yeux de la jeune femme qui se tût au moment où elle se retrouva contre l'avare. Une fois décollé, il rajouta qu'elle le saurait si elle était sage. Pour le peu qu'elle était à la demeure aussi...

- Mouais on verra alors...

Elle l'observa, silhouette totalement calme d'un coup et quand son abruti de colocataire accepta avant de s'en allez elle en resta pantoise. Il était tomber sur la tête ou quoi ? Eli' le vit partir dans la cuisine, elle, elle se pencha sur le carton et en sortit l'une des robes où l'or et l'argent se mélangeaient. Du gâchis à ces yeux, mais comme elle n'avait pas le choix et que c'était la seule dans le tas qu'elle préférait... Elle tenta de l'enfiler, ayant du mal comme à chaque fois et ne comprenant pas comment, autrefois, elle se débrouillait pour entrer dans une robe. Finalement elle en sortit, longue bataille certes mais gagnée par la demoiselle qui tourna sur elle-même.

- Tu vas être content tu peux déjà revenir !

Et s'il lui sortait à nouveau que c'était trop simple il irait se faire voir. Pour elle tout lui semblait trop riche, trop immense, trop imposant... Trop en tout. Un monde inconnu à ces yeux, un monde qu'elle ne désirait pas connaître plus que ça car elle doutait de la liberté, que les gens qui vivaient comme son cousin à l'époque, soit réelle. Non, rien ne serait plus libre que la manière dont elle avait vécu malgré tout les soucis qu'elle avait pu connaitre.

- Tu vas être content tu peux déjà revenir !

Albert se mit en marche vers la pièce où se trouvait la demoiselle. Quel vêtement avait-elle choisit ? Comment serait-elle avec ? Mignonne ? Jolie ? Il ne savait pas, et posa enfin ses pieds sur le parquet de la pièce. Il se retenait. Il se retenait de rire.

- Pfffr... Qu'est-ce que t'es ridicule. Je n'aurais jamais penser que tu le ferais vraiment...

Il éclata enfin de rire. Littérallement, même s'il allait se prendre une claque. C'était trop bon de pouvoir la voir dans cet état, en tout cas il en était sûr: les matières de haute qualités n'étaient pas pour elle. Du moins, selon ses goûts.

- Enlèves moi ça. Tu es pathétique...

Pourtant, c'était Albert qui lui avait demander de le faire. Dans un but moqueur, j'imagine, vu sa réaction. L'enquiquinement était fait, et il en était fier. Il imaginait même qu'il pouvait se prendre une raclée de la garçon manquée. Mais son geste féminin le valait: l'Avarice avait accomplit une de ses missions.

Malheureusement pour lui, il n'avait pas son appareil photo. Et puis, qui se promenerait avec ? Il n'en avait pas, et n'en avait rien à faire.

- Tu as de la chance que je n'ai pas d'appareil photo, sinon je l'aurais diffusée à tout Krimscare...

Il finissait par s'assoir sur le long canapé, observant la demoiselle. Un large sourire réincarna son visage: ce type était un démon.

Camillia vagabondait à nouveau dans les rues de Krimscare. Pour tout dire, retourner au pensionnat ne la tentait pas vraiment; c'était même tout le contraire. Il paraîtrait que quelqu'un a osé se mettre en colocation avec elle. Le pauvre bougre, il en paiera le prix - malgré le fait que Camillia ne fut jamais contre l'idée d'avoir un colocataire, le fait en soit est plus grave. Cependant, pour l'heure, l'envie ne prenait pas à l'orgueilleuse de rencontrer de nouvelles personnes. Le péché semblait avoir eu sa dose pour la journée. Qu'il en soit ainsi.

Elle continua sa route tout en longeant les allées à la recherche d'un "contre-ennui". Ses jambes ne tiendraient plus très longtemps à force de parcourir ces rues interminables... D'ailleurs, il semblerait que Camillia se soit perdue. Car oui, au plus incroyable qu'il puisse paraître, elle ne connaissait pas tout les recoins de Krimscare ( Ah quoi bon visiter les places des gueux n'ayant rien d'autre à faire que de se tuer à la tâche pour survivre ? Ils n'étaient bon qu'à inspirer du mépris, surtout à la demoiselle.) Bref, où en était-elle ? Ah oui, à la résolution de son problème d'orientation. D'après une furtive observation, Camillia se trouvait parmi, essentiellement, des habitations. Soudain, une idée lui traversa l'esprit. Une personne, entreposée dans l'un de ces bâtiments pourrait lui venir en aide. Non, non, pas pourrait. Il devra lui porter secours.

- Mon très cher Albert, il est venu le temps des retrouvailles... marmonna-t-elle entre ses dents.

Cependant, dans quel pitoyable maison pouvait-il se trouver ? ... Allons bon, il ne restait qu'une seule solution, fusse-t-elle méprisable au plus haut point. L'orgueilleuse ( dont la fierté parût énormément touchée vu ce qu'elle devait accomplir ) se dirigea vers une des nombreuses portes et sonna. Si ce n'était pas Al' qui descendait, l'habitant pouvait au moins lui indiquer le chemin...

Elizabeth soupira, elle aurait du se douter de la réaction de son cousin bien que cela l'énervait au plus haut point. Enervement dut principalement au fait qu'elle s'était fait avoir en beauté. Point positif ? Elle pouvait lui en coller une sans s'en vouloir terriblement et c'est ce qu'il se produisit. Une gifle, toute simple mais partie à une vitesse fulgurante passa et toucha le visage de l'avare. Il l'avait cherché de toute manière. Enfin, si elle avait put cela aurait été autre chose qu'une gifle, un bon vieux jet de flammes... Ou la sortie d'un flingue. Oui, elle taisait le fait qu'elle maniait le pistolet et d'autres armes, d'ailleurs pouvant être n'importe quoi ou presque.

- Va te faire voir, A-L-B-E-R-T

La demoiselle l'avait fait exprès surtout lorsqu'il mentionna l'appareil photo. Sur le coup elle se dit qu'heureusement car si son cousin avait été en plus photographe ne serait-ce qu'amateur elle l'aurait réellement tué sur place. Balancer dans un lieu perdu lui semblait également une bonne solution voire l'abandonner à Beast, sauf que ce dernier n'était pas présent en ville. Sur ces pensées légèrement sadiques elle entendit sonner. Consternation qui pétilla dans ses yeux et soupir désirant dire tout simplement qu'elle n'avait pas le choix... Se tirer de là serait impossible. Il ne restait plus qu'a espérer que la personne venant n'était pas connue. Elle marcha, a une vitesse surprenante pour une jeune femme non habituée aux robes pareilles qui la faisaient tout de même royalement chier, et quitte à jouer un rôle stupide elle devrait être elle... Elle au naturel... Que cela lui faisait étrange. Elle ouvrit la porte se retrouvant face à une fille, inconnue à ses yeux.

- Bonsoir ?

Qui était-ce ? Eli' ne le savait guère. Sa tête la lança un bref instant mais elle se concentra sur la demoiselle face à elle.

- Vous cherchez quelqu'un ou quelque chose ?

Franchement, elle ne voyait pas quoi dire d'autre ! Proposer d'entrer ? Il en était hors de question. Appeler Albert ? Non plus, elle avait sa fierté non mais ! Dire à la personne d'allez voir ailleurs ? Pas mieux, elle risquait de lui retomber dessus le jour où Eli' bosserait. Il ne lui restait donc que cette solution, pathétique...

(H.S : Voyez comme je profites de regarder mes photos pour passer !)

Monsieur continuait de rire avant de voir sa cousine aller vers le hall pour ouvrir la porte. La sonnette avait retentit, et elle était allée ouvrir dans cette tenue. Albert bondit du canapé toujours ornant son sourire au visage, et la rejoignait doucement.

Apparement, Elizabeth ne connaissait pas la personne mais agissait en une honnête citoyenne et lui demandait si elle cherchait quelque chose de particulier. "Peut-être cherche t-elle un peu d'argent ?" pensait l'Avarice tout en grommelant quelque chose d'incompréhensible. Enfin, il arriva derrière sa cousine et posa sa tête sur la tête de cette dernière, se servant d'elle comme de "pose-tête".

- Vous désirez ?

Son interlocutrice n'était pas laide du tout, elle était franchement très mignonne, même un peu famillière dans la tête d'Albert. Il était sûr qu'il l'avait déjà croisée quelque part... mais où ? En tout cas, cette visite surprise aura libéré la Gourmandise de la séance de jeu du vice.

L'orgueilleuse attendit quelques minutes - de trop pensa-t-elle - au pas de la porte avant qu'une jeune fille vienne lui ouvrir. Le plus surprenant était sans aucun doute la... robe - si ça pouvait êrtre nommé comme tel - qu'elle portait. Un mélange ridicule d'étranges couleurs. L'habitante devrait revoir ses cours en matière de goût, et vite !

- Bonsoir ?

Déjà si tard ! Camillia n'avait pas vu la journée passer et d'ailleurs, il serait grand temps de rentrer chez soi. Normalement. Heureusement que son cousin lui prêtera asile - il sera bien obligé - sinon qui sait ce que serait devenu la pauvre, pauvre Camillia sans défense ! ironisa-t-elle intérieurement. Enfin bref, toujours est-il qu'avant même d'avoir pu la saluer à son tour, l'habitante continua :

- Vous cherchez quelqu'un ou quelque chose ?

Oui, une chose dénommée Albert. Un gosse de riche bien vantard, charmeur et avard par-dessus tout. Malheureusement, cette description risquerait de choquer la jeune personne, donc l'orgueilleuse s'abstient. Les humains sont tellement fragiles. Enfin bref, il était tant de répondre; de manière polie et respectueuse cette fois. Quel supplice.

- Oui en effet. Je cherche un certain...

Jusque ici Camillia ne regardait pas vraiment le visage de l'habitante - connaître un nouveau visage qu'elle ne recroisera certainement plus au cours de sa vie ne l'intéressait pas vraiment. Un perte de temps pure et simple ) ce qui l'empêcha de remarquer l'arriver inopinée du très cher Albert, la tête posée sur l'épaule de l'habitante. Hum.. La situation se complique. Il aurait donc une fiancée ? Non impossible. Il est trop libertin pour ça. Quoi d'autre alors ? ... Tant pis pour le moment. L'orgueilleuse, étonnamment, sourit à sa vue et prononça - presque - joyeusement :

- Albert ! Je te cherchais justement !

Puis, au cas-où :

- C'est moi, Camillia Ethilwas. Tu te souviens bien de ta cousine j'espère ?

Y avait intérêt qu'il se souvienne d'elle en tout cas.

( Bien que Internet explorer se redémarre et supprime tout mon texte ?! :rageunpeucestnormal:)

Eli' n'avait qu'une envie, rentrer et allez se changer. Elle n'était absolument pas à l'aise et pire encore quand son cousin rappliqua posant sa tête sur son épaule. La gifle ne lui avait pas suffit ? La vice secoua la tête faisant voler ses cheveux couleurs cendres et les envoyant au passage dans la figure de l'abruti. Lorsque l'inconnue ouvrit la bouche pour parler elle se tu à la fin, au moment où elle sembla remarquer Albert. Se connaissaient-ils ? La gloutonne s'en fichait royalement tant qu'on lui foutait la paix. Demande perdue vu son colocataire forcé. D'ailleurs une phrase joyeuse sortit de la bouche de l'inconnue. Elle cherchait l'avare. Bon bah si ce n'était que ça Elizabeth le lui laissait avec plaisir. Presque imperceptiblement elle donne un bon coup de coude dans l'estomac de son cousin, signifiant simplement : "Je ne suis pas ton repose tête". Par contre la jeune femme manqua de s'étouffer en entendant la fin. Cousine ? A non manquait plus que ça ! Les prunelles azurées montrèrent une surprise digne... Digne de quand on découvre quelque chose. Saleté de perte de mémoire.

- je te laisse avec moi je vais me changer. Souffla la Gloutonne avant de se reprendre une mauvaise migraine.

Elle n'attendit aucune réponse, fila à l'intérieur et préféra remettre ses bons vieux vêtements dans la chambre. Son regard se perdit sur l'une des tenues se trouvant dans son armoire, un pincement au coeur la suivit et finalement elle sortit de la pièce. Jeans bleu, baskets noires et t-shirt tout aussi sombre ainsi que tout simple sur le dos. Garçon manqué, vêtements pratiques, elle n'avait besoin de rien d'autre et avait même laissé sa casquette sur son lit. Finalement, elle rejoignit le duo qu'elle avait abandonné plus tôt en vitesse.

- Tu présentes abruti ?

Polie Eli' ? Là on pourrait dire que oui. Et puis elle en avait marre de faire semblant, de ne pas être elle bien qu'elle ne se sentait pas au plus haut de sa forme.

- J'en ai marre de ne rien me rappeler d'avant ce serait utile parfois... Murmura Eli' entre ses dents.

(Nan mais oh ma perso' n'allait pas rester en robe vous rêvez là xD)

Albert fut surpris: une de ses autres cousines, ici ? A Krimscare, dans la même ville ? Une chose lui restait en tête, allait-il avoir d'autres péchés capitaux ? Il n'en savait rien, et pourtant se fit chasser ses idées par son porte-tête. En tout cas, elle partit se changer, il était hors de question pour elle de rester en robe...

Quant aux deux péchés restants, l'Avarice continua à fixer Camillia dans les yeux. Il semblait restait perplexe face à cette venue aussi brusque mais aussi surprenante.

- Encore perdue ? A ton âge, voyons...

Enfin, un sourire orna son visage, c'était un sourire moqueur mais signe positif pour une personne comme Albert. Il ne savait pas s'il devait l'inviter à rentrer ou bien à la laisser dehors, pour lui, personne d'autre n'entre dans son foyer avant d'avoir prit rendez-vous... Elizabeth revint aussitôt, déclarant cette fois-ci sans sa casquette sur la tête:

- Tu présentes abruti ?

C'est vrai qu'elle ne connaissait pas forcément Camillia, n'ayant pas vécu du côté riche. Albert répondit d'un soupir, mettant sa main sur la tête de l'Orgueil.

- Camillia Ethilwas, mignonne petite peste me servant de cousine.

Brève présentation de cette dernière par le grand Williams, il lui frottait la tête et la décoiffait légérement. Autant l'enquiquiner tant qu'il le pouvait !

- Et pourquoi me cherches-tu au juste ?

Il déclarait cette phrase sur un ton taquin et moqueur, comme à son habitude. Pourtant, il ne la laissa pas aussitôt rentrée chez lui. « Tu dois avoir une raison valable pour entrer, très chère ! » pensait-il au plus profond de lui.

- Bon, moi je te laisse avec, moi je vais me changer.

Ainsi l'habitante partit à l'intérieur de la demeure. Pendant cet instant, Albert fixait toujours Camillia, ne l'invitant pas à rentrer. Quel mufle dis donc celui-là ! pensa l'orgueilleuse.

- Encore perdue ? A ton âge, voyons...

Décidément, son cousin était prêt à lui taper sur le système. Et puis, comment sait-il qu'elle est perdue ? Peut-être que Camillia venait simplement lui rendre une petite visite sans aucun autre motif à l'esprit ? Non, l'orgueilleuse admet que ce n'est pas vrai; seulement, Albert ne devrait pas le savoir... Après apparition d'un sourire sur son visage, apparut également l'habitante, en tenue un peu plus... normale. Mais pas le moins du monde féminine. Au moins, c'est mieux que la "robe".

- Tu présentes abruti ?

Albert répondit dans un soupir en posant sa main sur la tête de Camillia.

- Camillia Ethilwas, mignonne petite peste me servant de cousine.

Charmant. L'orgueilleuse le fixa d'un regard noir tandis qu'il s'amusait à la décoiffer dans tout les sens. Le prix de l'enquiquineur de première attribué à Albert mes dames et monsieurs ! La vengeance séduit tellement dans ces cas-là...

- Le " petite peste " n'était pas nécessaire mais bref. Merci Albert et enchantée... hum ? ajouta-t-elle en se tournant vers l'inconnue, un sourire de circonstance aux lèvres.

D'un autre côté, son cousin lui posa une nouvelle question sur sa venue précise. D'ailleurs, il ne l'invitait toujours pas à entrer. Il faudra donner une excuse valable apparemment. Non mais ! Enfin bon, un premier essai sur un ton jovial avec le sourire faux de tout à l'heure :

- J'avais juste envie de te voir ! Cela fait longtemps après tout.

Camillia prit une posture un peu plus digne en attendant le verdict. Fière jusqu'au bout, même plantée devant une entrée à débiter des âneries de politesse ! Tout ce qu'elle souhaite en dernier lieu soit que quelqu'un l'aperçoit comme ça. On dirait vraiment une vieille paysanne entrant de raconter les dernières nouvelles du village avec sa voisine préférée. Quoique, la comparaison semble peut-être légèrement exagérée vu qu'elle n'est ni vieille ni une paysanne; tout le contraire de l'habitante qui, à défaut d'être vieille, en avait l'allure.

Se retenir de faire un double homicide. Voila ce qui traversa l'esprit de la membre du clan Aïag un bref moment avant que les paroles de son cousin arrivent. Bon, la "nouvelle" se nommait Camillia Ethilwas, était leur cousine bien que la vice de la Gloutonnerie ne s'en souvenait absolument pas. Tant pis. Par contre, Eli' avait l'impression d'être considérée non pas comme une personne normale mais autre chose. Quoi ? Elle ne serait le dire.

- Mignonne et petite peste sont encore à vérifier.

C'était sortit seul. Le côté masculin de la jeune femme parlant rapidement, comme si elle n'était plus vraiment la fille. Compliqué. Elle scruta la fillette en vitesse avant d'ajouter avec un ton différent.

- Enchanté. Je m'appelle Elizabeth Miguel Gula Jared.

Bon le Miguel était logique étant donné que c'était son prénom masculin. Prénom qui provenait de siècles passés dans la douleur. Le Gula... N'importe qui le savait si la dite personne connaissait le latin. Les vices étaient censé le comprendre en tout cas.

- Au fait, l'idiot, tu la laisserais pas entrer ? Il fait froid je te fais signaler !

Oui, ça venait d'une fille maniant les flammes... Mais n'ayant aucun briquet sous la main ni même une bougie allumée. Ses prunelles azurées brillèrent un bref instant, l'impression qu'elle aurait du mal à comprendre cette Camillia persistant dans sa tête en plus des voix provenant des autres.

- Donc tu es aussi un vice...

Très réjouissant à entendre la demoiselle. Sincèrement qui serait heureux de rencontrer des gens ainsi ? Peut-être beaucoup de monde mais Eli' n'étant pas tout le monde justement... Ce qui était sur c'est que la "petite" n'avait pas vécu dans la pauvreté. Les pensées de la gloutonne divaguèrent sur le fait qu'elle se demandait comment tout ceux du côté riche se débrouilleraient dans la rue, dans le froid et la misère. Bah, si eux avait vécu et même survécu cela ne devrait pas être impossibles aux "gosses de riches" de la famille.

La jeune Gourmandise ne manquera pas à goûter du caractère de sa cousine, elle risquait d'ailleurs fort bien d'en avoir une démonstration bien plus vite qu'elle n'aurait cru. Pourtant, elle se présentait tel qu'elle, bien qu'elle n'avait pas retirer ce cher "Miguel" de sa prestation.

- Retirons-le Miguel, remplaçons-le par un Charlotte.

L'Avarice souriait tout en tournant sa tête mécaniquement vers Elizabeth, fier de son tour, une fois de plus. Ce dernier reprit direction vers Camillia, et lui tapotait la tête tout en "caressant" ses cheveux tel un vulgaire chien qu'il aurait apprivoisé.

- Que dirais-tu d'entrer, mais avant, as-tu une raison pour pouvoir avoir droit à cet honneur ?

Albert ne changeait pas, et n'allait pas enlever cette règle juste pour la beauté de sa cousine. Loin de là. Il allait même l'embêter jusqu'à la faire tourner en bourrique: une passion restait une passion. Et ce, depuis la naissance.

- J'attends, je t'écoute. Vas-y, la parole est à toi.

Il avait prit sa voix horriblement agaçante, mais tellement séduisante. C'était fait exprès. Pourquoi, de plus, Camillia voulait le voir autant ? Qu'avait-elle de si important à lui dire ? Etait-ce de le revoir ? Dans ce cas, Albert aurait préféré ne pas revoir son visage fin et gracieux.

Spoiler:

Ainsi elle s'appellait Elizabeth. Camillia s'en fichait complétement - A quoi cela pourrait-il lui servir de connaître son nom ? A rien. - mais la jeune femme avait au moins dit quelque chose d'intelligent. Oui, il faudrait la laisser rentrer. Oui il fait froid dehors et non l'Orgueilleuse n'a pas du tout l'envie de se les geler. De plus, elle comprit - un peu tard - qu'elle était un vice. Ce que ne manqua pas de faire remarquer Camillia, lasse de ces petits jeux de politesse inutiles. Un peu mais pas trop. Il ne faut pas abuser !

- Bravo Elizabeth, tu comprends vite ! lança-t-elle sur un ton sarcastique.

Par la suite, son cousin Albert ne put s'empêcher de continuer à lui tripoter les cheveux comme un vulgaire cabot. Il méritait vraiment une baffe dans la figure à la traiter ainsi. Malheureuseuement, faire ça n'était pas vraiment une bonne idée puisque Camillia demandait l'hospitalité... Il lui demandait la réelle raison de sa venue. C'est vrai qu'apparaître après tant d'années, sans aucun motif spécifique ni rien... Cette histoire devient complexe. Pourquoi n'est-il pas un simple idiot qui agit sur commande à ses moindres désirs ?! pensa-t-elle.

- Albert, aurais-tu oublié qu'il fallait en toutes occasions s'aider entre membres d'une même famille, quoique fut sa composition ? commença-t-elle.

Entre temps, elle avait posé un pied dans le hall d'entrée, avait bousculé Elizabeth sans vraiment s'en rendre compte ni s'en soucier et s'était, enfin, élevée un peu plus sur la pointe des pieds en pointant du doigt l'Avare.

- De plus, continua-t-elle, pour n'importe quel motif, nous avons encore des visites de courtoisie à faire : que nous le voulions ou non.

Camillia n'était pas prête à avouer qu'elle s'était perdue. Et puis, pourquoi s'était-elle dirigée vers sa maison en premier lieu ? Aucune idée. L'instinct humain est parfois si étrange...