Spoiler:

L'habitation se dessina devant les deux tourtereaux cousins qui avaient quitté le magasin de vêtements féminins. La noirceur de la nuit rendait l'atmosphère différente, plus sombre voire lourde et cela ne rassurait pas beaucoup le vice de la gourmandise. Le vent soufflait toujours, plus fort qu'auparavant, mais le froid ne la dérangeait guère ayant vécu dans un pays nordique. Un petit soupir quitta les lèvres d'Elizabeth qui, juste pour ennuyer Albert, colla le bout de son nez froid contre le cou du garçon. Franchement pourquoi appréciait-elle tant l'ennuyer ? Elle ne le savait pas et ne cherchait pas à le savoir, après tout ils étaient des péchés capitaux, des vices humains. La jeune fille fini par se décoller et observer les alentours, les rues étaient vides ce qui lui semblait étrange surtout après l'animation aperçue dans le magasin. Elle avait beau chercher, aucune solution ne lui venait à l'esprit et son cœur se mit à battre plus rapidement. Non, elle n'avait aucune raison de s'inquiéter sauf que voila quand on connait la réputation de Krimscare il y a de quoi. Le miaulement de son Maine Coon lui permit de se reprendre, rapidement, et quand le cheval s'arrêta elle en descendit rapidement, le chaton dans les bras et tout le reste lui "appartenant".

- On se retrouve à l'intérieur.

Simple. Court. La demoiselle marcha à une vitesse surprenante jusqu'à la porte d'entrée qu'elle ouvrit avec facilité malgré ses mains pleines. Elle alluma les lumières d'un coup de coude sur l'interrupteur, se demandant au passage pourquoi ils n'utilisaient pas la lumière automatique dès l'entrée d'une personne, et posa dans un coin la litière et les gamelles du chaton. Chaton qui la suivit à travers la demeure jusqu'au salon où elle s'affala sur le canapé. Le calme ambiant lui donnait une impression étrange, sans vie et elle voulu attraper la télécommande sauf qu'elle ne la trouva pas. Se faisant elle abandonna et préféra caresser d'une main la boule de poil ronronnante alors que l'autre s'amusait par réflex avec l'une des mèches de cheveux cendrées.

- J'ai la dalle, c'est pas croyable... Murmura Elizabeth pour elle-même.

Elle n'avait pas oublié que son cousin avait dit qu'il préparerait le repas, sauf qu'elle devait attendre et que la patience n'était pas une grande vertu chez elle sauf pour embêter quelqu'un ou s'occuper d'un félin.

Albert se retrouvait seul vu que sa tendre cousine s'était éclipsée à l'intérieur de la demeure avec son chaton.
Il descendit lui de même, allant "garrer" son cheval là où il avait l'habitude. Il prit alors les sacs, ainsi que son chiot et entra par la porte arrière de la maison. Surprise c'était allumé.
Il passa devant le salon pour accéder à la cuisine, tout en entendant Elizabeth se plaindre qu'elle avait faim.

- Ca va ça va je vais cuisiner! Beugla t-il en claquant les accesoires du chiot contre la table en relâchant celui-ci de ses bras chauds.

Il posa toutes les affaires dans le hall, puis retourna dans la cuisine et ouvrit le frigo. Il sortit les ingrédients tel que tomates, salade, ainsi qu'oeufs, lait, viande...il comptait faire un buffet pour notre petite Gourmandise.
Il se mit à cuisiner, et en chauffant sa poële, il s'apperçut qu'une personne était en train de l'espionner.

- Allez entre, fais pas ton espionne Elisabeth. Disait-il, suivit d'un rire.

Tient il l'avait entendue, cela la fit sourire surtout après la beuglante qu'il venait de faire n'empêche qu'elle se demandait ce qu'il préparait ou plutôt allait préparer et se dirigea à pas de loup en direction de la cuisine. La demoiselle observa discrètement son cousin, attelé à sa tâche et elle ne pût se retenir de penser que si on lui retirait son mauvais caractère il était tout de même mignon. Sur le coup elle se buta, que venait-elle donc de penser là ?! Non, cet idiot fini ne serait jamais mignon à ses yeux ! Elle fit une légère moue avant de sursauter en l'entendant lui parler. Mince elle était repérée.

- Mais comment tu as fais pour savoir que je t' "espionnais" ? Risqua-t-elle tout en avançant.

Ses prunelles scrutèrent les aliments et elle se demanda encore une fois ce qu'il allait bien pouvoir faire avec tout ça. Sauf que des tomates c'est rouge, du moins la plupart, et la jeune fille eut bien du mal à détourner les yeux. Sauf qu'à présent qu'elle était là, elle ne voyait pas quoi faire et elle n'allait tout de même pas l'ennuyer alors qu'il était en train de cuisiner.

- Tu prépares quoi ?

La question, simple et précise, montrant que la demoiselle se posait réellement la question. Elle alla à côté de lui, évitant soigneusement de regarder les tomates, et se pencha afin de pouvoir croiser les yeux de son colocataire. Les deux bleus bien distincts se croisèrent donc...

Albert regardait Elizabeth qui s'était positionné en face de lui-même. Il tenait un poulet qu'il allait cuir, car il venait de le nettoyer et aussi de finir de chauffer la casserole.

- Ce soir c'est poulet, soupe ainsi que gâteau et bavarois maison! lança t-il en souriant gaiement.

Eh oui, Albert savait sourire de joie aussi, et sans argent derrière. Il mit le poulet à mijoter dans la casserole d'huile pour en faire du poulet frit. Il se montra gentil, et écartait les tomates de la vue d'Elizabeth. Il les rangea dans le frigo, derrière des légumes pour les masquer de leur rouge éclatant. L'Avarice sortit également un moule pour le bavarois du placard ci-dessus, effectivement, la demeure offrait des ustensiles!

- Tu le veux à quel goût ton bavarois, cousine?

Surprise. Cela aurait pu se lire sur son visage si elle ne s'était pas retenue. Albert souriait, d'un sourire non feint et venant du cœur, sans argent devant lui seulement de la nourriture et une jeune fille curieuse de goûter à tout cela.

- Mais c'est un vrai festin que tu prépares.

Elle n'avait jamais vu autant de nourriture, mis à part à la boulangerie bien sûr et le fait que son cousin prépare autant de victuailles la surprenait. Bon elle avait du mal à se dire qu'il savait cuisiner, mais pourtant les effluves provenant des plats dont il s'occupait déjà affluèrent dans ses narines lui donnant envie de goûter. Elle se retint tout de même, préférant attendre.

- Cela sent bon...

Simple, mais voulant déjà dire beaucoup surtout venant de la bouche d'Elizabeth qui observait les faits et gestes de son homologue masculin. Homologue qui lui posa une question...

- Heu... Je... Je le voudrais à l'abricot... Si... Si c'est possible...

Pourquoi balbutiait-elle donc devant lui ? Ce n'était qu'une question idiote ! Oui, mais voila dire ses goûts à quelqu'un d'autre n'était pas dans les habitudes de la jeune fille qui se sentait totalement prise au dépourvu. N'empêche que l'espace de trois secondes elle repensa au fait que son cousin était réellement... Non, elle secoua légèrement la tête pour envoyer cette pensée au loin. Il n'était que son cousin totalement idiot et c'est tout ! Et puis elle lui était reconnaissante d'avoir rangés les tomates afin d'éviter que la demoiselle n'aie une nouvelle réaction pour le moins surprenante.

- Je peux faire quelque chose pour t'aider ?

Nouvelle question qui lui paraissait totalement absurde surtout venant d'elle. Pourquoi accepterait-il son aide après tout alors qu'elle faisait souvent son possible pour l'ennuyer au maximum ?

L'Avarice hocha la tête pour confirmer le choix du bavarois. Il sera donc à l'abricot, et Albert se précipitait pour chercher les fruits.

- Non ça ira. disait-il.

Il jonglait avec les petits abricots qu'il avait sortit du frigo pour les garder au frais, et en lança un pile dans la main de la demoiselle tout en balançant "Cadeau." envers celle-ci.
Il coupa les abricots en morceaux, puis repassa un coup de couteau pour en faire des fines petites tranches. Il les incorpora ensuite dans le mélange onctueux qu'il avait fait pour le bavarois, puis mélangea le tout et versait la composition dans le moule avant de l'envoyer au frigo.

L'Avare se re-dirigeait vers la casserole où le poulet était en train de griller. C'était cuit, et cela dégageait une bonne odeur. Albert sortit donc le poulet de la casserole, et posait celui-ci dans un plat pour four.
Il ajouta les divers légumes cuits autour du poulet, puis arrosait avec un filet de sauce avant de l'enfourner.

- J'espère que tu te régaleras ce soir.

Il tournait sa tête vers Elizabeth qui observait tout ses gestes depuis tout à l'heure, et fini par passer sa main sur sa tête afin de l'ébourrifer un peu, comme frère et soeur.

Elizabeth continuait de l'observer, elle se demandait si c'était toujours la même personne que plus tôt dans la journée bien qu'elle doutait d'un changement aussi rapide. Elle rattrapa l'abricot, de petites étoiles s'allumèrent dans ses yeux. Ce fruit, elle l'adorait depuis tant d'année. Un "Merci" sortit de sa bouche, le mot était tellement joyeux que cela aurait été surprenant. Mais comment cela se faisait-il que l'atmosphère à l'intérieur de la maison était si familiale alors qu'à l'extérieur c'était différent ? Aucune idée et ce n'est pas maintenant que nous le saurons. La jeune fille mordit dans le fruit, se régalant avec bonne humeur avant de répondre à son cher cousin.

- Vu l'odeur et l'aspect je peux déjà dire que oui.

Elle fit un sourire, doux et même éclatant à Albert. Une première pour cette journée et lorsqu'il lui ébouriffa les cheveux la demoiselle ne pût s'empêcher de fermer les yeux de surprise. Lorsqu'elle les rouvrit ses cheveux étaient légèrement en pétard, changeant encore plus de d'habitude et Elizabeth du se retenir de se venger. Bien lui en valu vu qu'elle se connaissait tout de même un peu et savait que dans sa précipitation elle se serait étalée pour la énième fois du jour.

- C'est surprenant comme tu es différent de tout à l'heure... Fini par dire, gentiment, la jeune femme.

Oui, elle le disait. Après tout entre l'avare n'hésitant pas à tromper quelqu'un tout en partant avec une baguette et maintenant, il y avait une belle différence ! Par contre elle se retint de prononcer le reste de sa phrase et le pensa plutôt.

- Je préfère ça tout de même. Pensée fugace qui se perdit immédiatement.

Le "dring" du four se fit entendre. L'Avare accoura vers celui-ci, puis en sortit un magnifique poulet grillé accompagné de ses légumes et de sa sauce divine.

- Je te préviens, tu le manges avant que je termine MON bavarois, je te colle une dette de cent livres! Beugla t-il en laissant le poulet refroidir près de la demoiselle.

Il fit demi-tour, et alla chercher son bavarois dans le frigo. C'était presque prêt, oui presque. Car monsieur voulait décorer et couper le bavarois à sa manière. Sa manière de noble bien sûr. Il démoula celui-ci et sortit un couteau qui avait dû coûter cher (ou pas du tout vu qu'il l'avait prit de sa demeure à lui...), et commença a couper les parts de bavarois.

Après cela, il les remit dans le frigo afin de les conserver au frais, et tourna la tête vers la demoiselle qui semblait avoir hâte de manger sa merveille.

- J'vais attendre... Répondit simplement Eliza'.

L'odeur du poulet se perdit dans les narines de la jeune fille qui se retenait de le manger. Se retenir... Le mot était encore faible, car c'était un supplice pour elle d'avoir ce met tout près. Quel idée avait-il en tête dis donc ? En attendant elle enroula ses mèches de cheveux, Elizabeth ne savait pas quoi faire. Elle tourna la tête un instant dans la direction de son cousin, occupé de couper le bavarois et un petit sourire s'afficha sur les lèvres de la demoiselle qui repartit à la contemplation du magnifique poulet. Son estomac gargouilla à nouveau, les effluves étaient incessantes et lui donnaient de plus en plus envie de le manger, sauf qu'elle devait attendre. Attendre qu'Albert en ai fini avec le bavarois et daigne ramener ses fesses.

- Mais où t'as appris à cuisiner ? Demanda-t-elle telle une enfant.

Sa curiosité la tenait, elle voulait savoir. En savoir plus sur le vice de l'Avarice, en savoir plus sur l'être personnifié qui était son cousin. Elle tourna à nouveau la tête pour voir le visage d'Albert, sauf que ce dernier l'avait déjà tournée dans sa direction. Croisement de regard et une pensée effleura l'esprit d'Elizabeth : "Il s'attend à ce que je me jette sur le poulet ou quoi ?"

- Tu... Tu viens ? Ja ?

Spoiler:

L'Avarice resta debout, appuyé contre l'une des tables présentes en regardant Elizabeth qui hésitait à manger le poulet. Certes elle avait faim, mais elle se faisait ausi dévorer par les yeux nuits de son colocataire.

- Bon, 'me semble que tu meurs de faim. T'es pitoyable.

Le Albert qu'on connaissait avec mauvais caractère était de retour. Quel dommage, nous apprécions tellement le Albert "mignon et gentil", n'est-ce pas Elizabeth? Il se dirigeai vers le frigo, et sorti une part de bavarois. Cela sentait extrêmement bon et cela dégageait une fraîcheur. Il lança l'assiette, qui atterit directement devant la jeune fille. Précis, clair et net.

- Vas-y, j'ai eu pitié de toi. Mange.

Le regard d'Albert la mettait mal à l'aise, très mal à l'aise même. Et puis suivit la phrase, acerbe et largement blessante à la fin. Instinctivement Elizabeth baissa la tête. Elle pitoyable ? Bon sang il se voyait parfois ! D'un geste relativement brusque elle releva le visage et darda ses prunelles dans celles de son cousin.

- A-B-R-U-T-I !

Court. Simple. Fort. Détaché. Ils avaient le même âge en ancienneté, il paraissait simplement plus vieux qu'elle physiquement et encore d'un an seulement. Elle retint les larmes de rage qui voulurent se montrer et ferma lentement le poing. Elle n'était pas la Colère, juste la Gloutonnerie, la Gourmandise, l'Ivrognerie.

- Je ne veux pas de ta pitié, idiot fini !

Elle aurait pu elle lui aurait lancer quelque chose en pleine tête, mais elle se retint préférant tourner la tête pour ne plus le regarder. Lui qui était si étrange.

- Va compter tes sous au moins avec t'es heureux !

Youhou Eliza' est légèrement énervée, bon pas assez pour faire un feu de camp géant mais énervée quand même...

Albert éclata de rire sous la réaction de sa cousine. Il s'approcha d'elle et lui fit un petit câlin surprise avant de la lâcher.

- Moi je suis d'accord! Dit-il en ayant un ton joyeux, Mes chéries, papa arriiiiiiive!

Ceci était choquant. Très choquant. Cela venait d'Albert...qui devait sûrement dijoncter. Oui, sûrement, ou du moins il avait un sérieux problème mental.

En effet, il se précipita dans les couloirs tel un gosse qui avait hâte de voir ses cadeaux d'anniversaire, ou encore ceux de Noël. Il percuta la porte de l'entrée principale en fonçant comme un raté, et se retrouva nez à nez avec une jolie fille. Pourquoi était-elle ici? Pourquoi devant cette porte? Ce doit être la nouvelle de la ville.

- Bonjour gente dame, vous êtes très jolie Dit-il en lui prenant la main, êtes-vous la nouvelle habitante de cette ville?

La démone tourna lentement la tête, puis un grand sourire barra son visage...
Enfin, enfin une proie! Dire qu'elle était arrivée il y a si peu de temps... Dire que cela faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas amusée..

- Enchantée, répondit Emma avec toute l'hypocrisie dont elle était capable, vous devez être un habitant de cette charmante ville? Je viens moi-même d'arriver, et je dois avouer me sentir quelque peu perdue...

Elle regarda longuement dans le vague, comme pour donner une contenance à ses paroles...

- Si dois-je vous répondre jolie dame, vous êtes à l'entrée de ma demeure, je ne pouvais pas mieux tombé.

Il se mit alors à un genou au sol, puis embrassa la main de celle-ci. Il relevait la tête après le baiser et afficha un sourire de satisfaction, puis se releva.

- Bien, je suis ravis d'avoir fait votre connaissance. Je dois m'occuper de ma charmante cousine, j'en suis navré. Nous nous reverrons vite.

Il lâcha prise puis ferma doucement la porte après s'être reculer. Il s'avançait vers la cuisine et regarda Elizabeth engloutir la tranche de bavarois qu'il lui avait servit auparavant.

- Eh bien alors gloutonne, mon bavarois te plait? s'exclama t-il en ayant un sourire joyeux.

(HS : Désolée du retard j'avais pas mal de travail et je me suis assoupie dans les 20h hier - -". Et j'ai bien écrit d'un coup o_o")

Elle ne réagit absolument pas en se faisant serrer contre Albert, encore moins quand une voix inconnue lui parvint aux oreilles. Elizabeth lui en voulait, bon pas à mort, mais elle lui en voulait tout de même. Qu'il s'occupe de ses sous ou de la voix, au moins il lui foutait la paix durant ce temps là. Son regard croisa le bavarois ainsi que le poulet avant qu'un soupir ne quitte ses fines lèvres. Finalement, poussée par la curiosité, elle passa la tête par la porte pour observer la personne avec qui discutait l'Avarice et ce qu'elle aperçu la rendit perplexe. Jamais elle n'avait vu cette personne, elle pensa à téléphoner à son "patron" de la boulangerie pour savoir si une demoiselle de ce type était déjà venue, mais elle se retint. Elle ne voulait pas mêler Larek à ce genre de chose. La Gloutonnerie n’apercevait pas totalement l'arrivante, plus petite sûrement que l'avare jusqu'au moment où se dernier se baissa pour faire un baise-main. Elizabeth se pétrifia légèrement sur place en voyant les prunelles, rouges, de la fille de l'entrée. Oui fille car aux yeux d'Elizabeth la personne ne dépassait pas les quatorze ans. Peut-être était-ce un mythe ou une personnification, mais la question préféra se perdre dans les méandres de son cerveau étant donné que la dite question venait chaque fois depuis quelque temps. Dès que le seul homme se releva, la "malédiction" du rouge s'évanouit et la jeune femme préféra retourner en trombe, et avec discrétion, jusqu'à la table se trouvant dans la cuisine. Préférant ne pas écouter la discussion...

- Faites qu'il ne s'attire pas d'ennui cet abruti. Pensa-t-elle tout en attrapant le bavarois à l'abricot.

Elle englouti, purement et simplement l'une des tranches jusqu'à réentendre la voix d'Albert. Sur le coup, elle manqua de s'étouffer, surprise. Il semblait heureux. Mouais sûrement parce qu'il avait croisé quelqu'un par inadvertance. N'empêche que fichait cette personne ici...

- Bien sûr qu'il me plait, fjols. Répondit Elizabeth sans pour autant le regarder.

La jeune femme ne comprenait pas le comportement étrange de son cousin, comportement n'arrêtant pas de changer. Et puis il y avait la voix de la personne aux yeux rougeoyants, qui était-elle ? Oui, Elizabeth n'était pas réellement au courant des nouvelles arrivées. Il faut dire qu'elle avait, la plupart du temps, autre chose à penser. Elle se leva tout de même un instant, mettant des croquettes pour chat à son chaton qui ne se plaignait guère d'avoir faim pour le moment mais qui reluquait la nourriture sur la table. Eliza' y retourna finalement, les bras croisés contre sa poitrine.

- Et toi tu comptes manger ou non ?

Question simple, question qui n'était pas réellement celle que voulait poser l'apprentie boulangère. Instinctivement, elle observa tout ce qui se trouvait dans la pièce. Rien ne pouvant servir à carboniser quelque chose mis à part le four ou les taques pour les aliments. Le maire devait en savoir plus sur les habitants que ce qu'il ne disait. Heureusement d'ailleurs...

- C'pas que je suis crevé de la journée, mais je vais me coucher.

En résumé, oui Elizabeth était fatiguée. Après tout elle avait travaillé jusqu'à 18h avant d'en apprendre beaucoup trop en un jour et d'être tirée un peu partout. C'était exténuant tant physiquement que psychologiquement. Surtout pour elle qui n'était pas habituée à tout cela. Sauf qu'elle avait oublié qu'elle dormait dans la même chambre que son "Idiot" de cousin et que cela ne lui revint que devant la porte. Non, cela ne l'empêcherait pas de dormir. Elle en avait besoin. Et si elle prenait sa journée de repos le lendemain ? Non, Larek ne serait pas d'accord sans une raison valable et puis elle devait aider les autres vendeuses. Finalement elle ouvrit la surface l'empêchant de rejoindre la pièce où se trouvaient les lits et elle se laissa aller sur celui qu'elle avait décidé. Sauf qu'Elizabeth ne s'endormit pas directement... Typique chez elle.

- Pitoyable. Pitié de toi. Bon sang mais pour qui il se prend quand il s'y met ?! S'écria dans l'oreiller la demoiselle.

Elle observa sa casquette, posée près d'elle comme d'habitude. Ses prunelles azurées se voilèrent un peu durant un court instant, mais le péché capital de la Gloutonnerie se reprit presque aussitôt. Un regard pour ses mains et un nouveau soupir.

- Il ne sait pratiquement rien de moi de toute manière.

Pas faux, sauf s'il s'est renseigné. Elizabeth roula sur son lit pour atteindre le réveil et le mettre à 6h25. Dès que cela fût fait elle se remit sur le dos, la tête coincée dans l'oreiller et les yeux rivés au plafond. Ses pensées lui faisaient savoir qu'elle avait fuit. Oui, mais fuit quoi ? Son cousin ? L'inconnue ? Autre chose ? Elle ne savait pas, pas encore du moins et la jeune fille se releva rapidement ayant remarqué qu'elle avait oublié de se mettre en pyjama. Voila qu'elle devenait tête en l'air tient. Sa main droite alluma la lampe de chevet et ses pieds la dirigèrent vers l'armoire pour y retirer ce qu'elle désirait. L'un des rares moments où elle était féminine. Elizabeth prit la nuisette bleue nuit et l'enfila après avoir retiré ses vêtements du jour avant de retourner au niveau du lit.

- Pourquoi a-t-il des réactions aussi contradictoires parfois ? Se demanda-t-elle tout haut.

Spoiler:

Le démone sourit. Il était partit tellement vite..
Elle avait appris que la patience est maitresse de la chasse, il lui faudrait donc ronger son frein, chose plus que difficile pour elle...

Emma avait été singulièrement surprise par la jeune fille attablé qu'elle avait entre-aperçut dans la pièce derrière le jeune homme.
Elle leva ses yeux couleur sang, puis ricana doucement:

- Mmmhff... Je dois me renseigner sur elle aussi... Après tout, il ne faudrait pas qu'elle devienne trop curieuse... Ou elle pourrait bien elle aussi devenir une proie éventuelle..

C'est sur ses pensées sombres que la jeune fille s'avança vers la suite de la rue.

Albert soupira et mit les "restes" de la nourriture dans le frigo. Il n'allait tout de même pas jeter ça, surtout que ça compterais comme jeter de l'argent!
Bref, il se dirigea vers les escaliers puis monta en direction de la chambre. Il poussa la porte en baillant bruyament, comme quoi il était extrémement fatigué.

- Sommeiiiiiiiiiiiiiiil... s'écria t-il en s'étirant

Il s'étala sur le premier lit qu'il voyait. Heureusement que Elizabeth s'était installée sur le deuxième...comme quoi le hasard fait bien des choses.