La nuit se passa sans encombre, rien d'étranges, rien de dangereux. Elizabeth rêva tranquillement d'avant, bien que le avant se résumait plutôt à la période heureuse qu'elle avait vécu avec quelqu'un. Ce quelqu'un qui lui manquait souvent à présent. Elle remua sous les couvertures, ses lèvres bougeant doucement durant son sommeil. Elle parlait de choses et d'autres sans pour autant savoir quoi. Aucune lueur ne passait à travers les tentures vu l'heure matinale et le réveil fini par sonner. Il était six heure vingt-cinq. Sa main tenta de toucher l'objet de son supplice sans réel succès au début, de nombreuses choses tombèrent par terre tant elle faisait peu attention et finalement elle y arriva. Le miracle. La sonnerie s'arrêta, la jeune fille émergea des couvertures les cheveux légèrement en pétards et les yeux encore fatigués. Son corps sortit du lit, ses pieds la dirigèrent vers la sortie de la pièce et elle ouvrit la porte peut après se l'être prise. La journée commençait bien. Elle marcha durant un instant dans la demeure jusqu'à rejoindre la cuisine, Eliza' avait besoin d'un petit-déjeuner. Par contre elle ne s'attendait pas à ce que son cousin soit déjà éveillé, bien qu'elle ne prêta pas, au début, une grande attention à celui-ci.

- B'jour. Prononça-t-elle d'une voix normale de fille.

Oui, Elizabeth faisait la plupart du temps exprès de changer sa voix ou du moins la modifier légèrement pour dire qu'elle était un garçon. Sauf que le matin cela n'avait rien à voir. Elle sortit du frigo quelque chose à manger sans y prendre gare, se cognant en même temps aux chaises, et commença à déjeuner avant de lâcher, tout de même, une phrase un peu plus construite que son "B'jour".

- Tu as bien dormi ?

La question du matin. Après tout elle vient de se réveiller nous la pardonnerons en plus de l'air mignon qu'elle affichait tout en étant toujours habillée de sa nuisette de la nuit. Elle bailla légèrement et mit sa main devant sa bouche. Qu'est-ce qui aurait pût laisser croire que la jeune fille présente le matin était la même que le reste de la journée ?

Albert était en train de lire tranquillement. Il était installé confortablement dans un fauteuil bordeau, équipé de quatres livres, ainsi que des lunettes sur le nez. Eh oui, des lunettes. L'Avarice en portait lorsqu'il lisait, ou du moins il pouvait avoir l'oubli de les enlever.

- Bien le bonjour...Elizabeth. Dit-il calmement en rajustant ses verres.

Pas d'ondes négatives en vue. Ce qui voulait dire qu'Albert ne semblerait pas lancer son mauvais caractère dès le matin: c'était une bonne chose.
Notre homme baissa son livre de sa face, puis regarda la demoiselle. "Elle devrait d'habiller plus souvent en fille." pensait-il intérieurement.

Quand à l'Avarice, il était habillé avec un pyjama élégant, "noble" dirait-il certainement. Il s'était un peu coiffé, et avait sa queue de cheval. Notre Avare regarda la Gourmandise se prendre des combos de murs ainsi que de chaise, et la regarda s'applatir au sol comme une crêpe puisque qu'elle avait trébucher sur sa jambe, qui était tendue.

- Tout va bien, Elizabeth? Murmura t-il à la demoiselle.

Il lui tendit la main gentillement, le matin semblait bien se passer chez les péchés capitaux.

Soulagement de ne pas se prendre d'ondes négatives matinales, maladresses dues au réveil. La jeune fille fini par s'étaler royalement en se prenant les pieds dans la jambe tendue de son cousin. Le sol sembla si proche d'une seule fois...

- Oui, oui ça va. Répondit-elle en acceptant volontiers la main d'Albert. Mais tu ne m'as pas répondu mon cher, alors ta nuit ?

Tenace ? Oui et ce dès le matin. Sauf que son visage et sa voix n'exprimaient pas la même chose que le reste de la journée. Elle était plus douce dira-t-on. Par contre Elizabeth fut légèrement surprise de voir son cousin avec une paire de lunette, après tout toute la journée précédente elle l'avait vu sans.

- Tu portes des lunettes ?

Question idiote qui attend une réponse idiote. Non, elle ne se fichait pas de lui sinon le son provenant de sa gorge n'aurait pas été de la surprise mais autre chose. Ses cheveux cendrés lâchés ondulaient à cause de la nuit et du fait qu'ils n'étaient pas coiffé. Un doux sourire illumina le visage de la jeune femme qui eu droit à une boule de poil qui lui fonça dessus. Le Maine Coon ronronna de plaisir tout en se frottant faisant rire joyeusement la demoiselle. Franchement comment pouvait-elle changer aussi rapidement entre le matin et le reste de la journée ?

L'Avarice observa la jeune fille qui semblait encore endormie avant de répondre.

- J'en porte seulement pour lire.

Il se contenta de reprendre son bouquin afin de lire, laissant la demoiselle poirauté devant lui. Il semblait s'en ficher qu'elle soit là ou non, cependant il entendit des goutelettes tombées de dehors. La pluie était arrivé.

- Au fait Elizabeth, j'espère que tu sais que la boulangerie est fermée à cause d'un meurtre près de la boutique hm? disait le grand Avare à la demoiselle qui manqua de s'endormir sur place.

En effet, il lui tendit le journal "Le Strange" avant de s'appercevoir que la demoiselle s'était endormie. Il enroula la tonne de papier et frappait doucement la demoiselle avec.

- Réveille toi, tu m'écoutes oui? s'exclama-il en ayant un nerf rouge qui grandissait peu à peu.

C'était donc pour ça, pour la lecture. La demoiselle venait d'avoir sa réponse à cela, mais toujours pas à une question qui restait sans réponse. Elle ferma les bras, ses paupières commencèrent également à se refermer et elle n'entendit pas distinctement ce qu'il prononça par rapport à la boulangerie. Ses prunelles azurées refermées rien ne la retenait de retourner au pays des rêves sauf un être vivant... Et l'être vivant en question était face à elle en train de lui tapoter la tête avec le journal local. Finalement elle rouvrit les yeux et bailla un bon coup avant d'arrêter le geste de son cousin.

- Tu peux répéter ? Et accessoirement répondre à la question que je te répète depuis que je suis là...

Pas qu'elle n'avais pas l'habitude d'attendre inlassablement une réponse, mais à force la patience est mise à rude épreuve et quand on est un vice... La patience n'est pas une vertu souvent présente. Le bruit de la pluie attira son attention, son regard se dirigea en direction de la fenêtre où de fines gouttelettes glissaient doucement. Elles faisaient la course comme disait quelqu'un il y a longtemps. Instinctivement, elle se dirigea vers la dite fenêtre et y posa la paume de la main ressentant la fraicheur tout en observant la buée apparaissant à cause de sa respiration. Chaude. La peau laissée à nu par la nuisette gardait pourtant le léger teint halé malgré le temps depuis lequel elle "vivait" en Angleterre. Étrangement, il ne l'avait jamais réellement quitté sauf lors des grands froids, chose rare dans le pays pluvieux.

- Belle pluie non? disait-il en soupirant. J'aime beaucoup la pluie.

Il ferma son bouquin contre la table juste à côté de son fauteuil puis enleva ses lunettes car il avait fini sa lecture, ou du moins sa lecture matinale. Il se pencha vers Elizabeth.

- Ma nuit? Plutôt bonne. De plus tu ne te rends pas compte que tu es en nuisette devant un homme.

Il réfléchissait à un plan des plus "sadiques" qui consistait à l'effrayer un peu. En effet, l'Avare souria gentillement vers la jeune fille puis l'attrapa dans ses bras et la serra contre lui.
Cela ressemblait fort à une tentative de kidnapping, sauf qu'Albert faisait cela pour son propre bonheur d'enquiquiner et de mettre mal à l'aise les autres.

- Oui elle est belle, mais je préfère la neige... Répondit-elle tout en fixant l'extérieur.

Elle ne prêta pas attention aux faits et gestes d'Albert, étant de dos et observant les nombreuses gouttes d'eau perlant sur la fenêtre jusqu'à se rendre compte qu'il était penché vers elle. Que lui voulait-il donc ?

- Ben... Pour la nuit c'est... C'est ma tenue habituelle...

Elle était sincère en disant cela, car oui pour dormir la demoiselle devait s'habiller "léger" étrangement elle n'y arrivait jamais dès qu'elle avait trop chaud au point de passer des nuits blanches. D'ailleurs personne ne lui avait jamais rien dit... Sauf cet abruti bien sûr. Ses pupilles se dilatèrent de surprises quand Albert la tira vers lui et la serra, rajoutons à cela qu'elle se rendit rapidement compte qu'elle n'arriverait pas à se libérer facilement.

- Que... Qu'est-ce que tu fais ? Balbutia-t-elle.

Déjà que c'était le matin et qu'Elizabeth n'était pas totalement réveillée, voilà qu'Albert en rajoutait une couche en la cherchant déjà. Sauf que voila dans ce genre de situation la pauvre jeune femme tentant de se faire remarquer comme un homme la journée ne savait strictement pas quoi faire. Comment devait-elle réagir après tout ? Et puis ils étaient cousins, il n'allait quand même pas lui faire du "mal". Si ? Sauf qu'Eliza' c'était déjà rendue compte que l'Avarice appréciait énormément ennuyer les autres pour son propre bonheur. C'était étrange aux yeux de la Gourmandise, sauf qu'un "câlin" elle n'appelait pas ça enquiquiner son monde. Son cerveau continuait de fonctionner à du un kilomètre heure faisant qu'aucune solution n'y parvenait...

L'Avarice soupirait et se disait que sa cousine avait perdu son cerveau en gambadant dans ses rêves. Néanmoins, il avait une autre idée derrière la tête pour l'enquiquiner, et croyez-moi, la demoiselle va être surprise.

- Qu'est-ce que je fais? Tu le sauras bientôt.

Aussitôt dit, aussitôt fait, il déposa un léger baiser près de la bouche de la demoiselle afin de ne pas encore trop l'effrayer, puis l'envoya valser contre son fauteuil et se dirigea vers la sortie de la pièce.

- Bon c'est pas tout ça je vais aller nourrir mon chiot.

Il ouvrit la porte et se receva son petit Beauceron en pleine poire, qui lui fit des léchouilles partout. Albert se contenta de sourire et de le câliner.

Elle n'eut même pas le temps de répliquer que cela se passa, ce fut relativement bref vu qu'aucune parole n'avait eu le temps de franchir ses lèvres. Jamais elle ne se serait attendue à ça et puis se prendre le fauteuil après avait le don de sonner pendant quelques instants peu importe que l'on soit ou non une personnification ou autre chose. Heureusement qu'il y avait eu le coussin. Le miaulement retenti non loin d'elle et elle murmura juste assez fort pour qu'elle et le chaton l'entende.

- Ne t'inquiète pas ça va...

Simple murmure assez auditif pour deux êtres. Elle attrapa le coussin se trouvant dans son dos, celui qui l'avait aimablement rattrapée et évité qu'elle ne reçoive le fauteuil encore plus durement, et le lança à la tête d'Albert. Pour une fois que ce n'était pas elle qui ouvrait les hostilités tient, en plus elle avait réellement du mal à émerger. Elle se souvenait de l'être non loin d'elle, de la catégorie humain et de sexe féminin. C'était elle, celle qui lui avait permis de garder foi dans ce peuple qu'elle avait fini par détester et à traiter d'animaux ignares. C'était encore elle qui avait permit à Elizabeth d'oublier une partie des traitements passé, et elle qui avait à nouveau fait battre le cœur du péché pour quelqu'un. La scène de son "rêve" était si sombre, un moment que la jeune femme aurait tant espérer oublier. Perdre les deux êtres aimés de manière pratiquement similaire sur des espaces temporels très long n'était pas réellement le mieux. Sans s'en rendre compte ses lèvres bougèrent et elle prononça tout haut le prénom de la personne de son "rêve" qu'elle aurait considéré comme un cauchemar à présent.

- Lilianne...

Elle secoua la tête pour se débarrasser des bribes de la nuit avant de lancer, bien plus fort cette fois à l'encontre d'Albert une remarque.

- Abruti fini tu t'occupes un peu de ce que pense les gens ?

Enfin remarque, une question plutôt...

Albert haussa un sourcil en entendant la voix de la demoiselle prononcer un prénom.

- Lilianne? Qui est-ce? dit-il en restant à fixer la Gourmandise, toujours en tenant son chiot dans les bras.

Le petit Beauceron léchait la visage d'Albert afin d'exprimer sa joie, mais aussi sa faim. Il arrêta de lécher celui-ci et gambada près de la demoiselle, où le Maine Coon était allongé sur les genoux de celle-ci...
Rivalité. Sûrement. Le chiot gronda vers le matou, et se mit à vouloir le mordre. Sans résultat, Albert attrapa son cabot et le gronda strictement. L'être à quatres pattes baissait les oreilles afin de demander pardon, et se sentit coupable.

- Eh oui, on dirait que nos animaux sont liés à nos esprits! dit-il en rigolant. C'est tellement drôle de les voir se chercher des noises comme nous le faisons, tu ne trouves pas?

Le chiot se redressa puis remua la queue. Il mordait le pantalon de son maître et le traînant de force...à la cuisine. L'Avarice se contenta de le suivre, bien qu'il eût du mal...

Ses joues virèrent au rouge, il l'avait entendue. Lui. Pourtant elle faisait tout pour ne pas parler de ça, du moins d'habitude sauf que l'Avarice était tellement têtu...

- Une personne qui m'était chère... Marmonna simplement la jeune femme en sentant le regard d'Albert.

Le chaton ronronnait paisiblement, profitait des caresses de sa maîtresse et le faisait savoir à sa manière. Allongé et calme, doux et non agressif. Le beauceron approcha, commença à grogner sur le Maine Coon qui tourna simplement la tête et ses yeux bleus de chaton dans sa direction. Un miaulement quitta sa gueule, ses poils se hérissèrent légèrement et ses crocs se montrèrent. Enfin pas comme un chien. Elizabeth souleva simplement sa boule pleine de poil faisant que la matou quitta les genoux de la demoiselle.

- C'est surprenant oui, mais les chats et les chiens s'entendent rarement bien que cela arrive. Répondit-elle tout en câlinant son chaton qui en profita pour lui donner une petite lèche.

Elle se leva, mieux réveillée qu'au début et alla lui remplir sa gamelle d'eau ainsi que celle de nourriture faisant remuer la queue de la petite boule de poil. Elle eu un sourire en le regardant s'abreuver avant de s'occuper de lui démêler les poils à l'aide de la brosse.

- Que comptes-tu faire aujourd'hui ? Demanda-t-elle avant de reprendre. Vu que je ne peux pas allez travailler, pour ma part j'irai sûrement me balader en ville. Il y a pas mal de bâtiments laissés à l'abandon.

- Je pense que j'irais en ville pour faire la rencontre des divers femmes peuplant Krimscare... Ou je peux très bien rester ici.

Il soupirait et prépara la gamelle d l'être au pelage, et la posait par terre. Le petit monstre se jeta dessus, sous les yeux raffinés du Maine coon qui ne semblait pas tellement l'aimer. En effet, apparement chien et chat ne s'entendaient pas très bien.

Le petit toutou abboyait et courait dans tout les sens. Il se dirigea vers l'entrée principal où il attrapa la laisse dans sa gueule, et revenait vers son maître en le plaquant au sol.

- Waf! ♥

Albert soupirait une fois de plus, et se relevait. Il prit la corde rouge et l'attachait au collier du chiot.

- Bon je vais promener mon chien... Tu t'occupes de Lewis en mon absence!

Lewis? Son cheval pardi. Et dire qu'Albert n'avait pas encore installer de box pour le dada...il faudrait qu'il se mette.

Tête qui se secoue. Geste voulant tout dire. Elizabeth se demandait réellement quel était le véritable caractère de son cousin. Mis à part le côté avare bien présent dût au vice qu'il représentait. Elle haussa finalement les épaules jusqu'au moment où il réclama purement et simplement qu'elle s'occupe de "Lewis". Qui c'était déjà ? Le cheval ? Mais qu'il aille se faire cuire un œuf d'autruche ! Instinctivement elle se dirigea à nouveau vers la chambre et se changea, reprenant ainsi des vêtements plus masculins que féminins avant de redescendre. Elle rangea la brosse de son Maine Coon, se dit qu'elle lui trouverait un nom au fil de la journée et attendit que son abruti de cousin s'en aille. Il rêvait pour qu'elle se charge de ce dada de malheur. Dès qu'il fût "loin", elle attrapa sa veste, donna une caresse à sa boule de poil et lui dit qu'elle reviendrait d'ici peu. Ajouta, en même temps, qu'il ne devait pas faire de dégât dans la demeure.

- Pourquoi faut-il que je vive sous le même toit que lui ? Il peut se mettre le doigt dans l'oeil pour que je m'occupe de ses "affaires" ! Marmonna la gourmandise.

N'empêche qu'elle passa tout de même voir l'équidé et lui donna du foin avant de le panser, maudissant au passage Albert de ne pas avoir pensé au box. Elle démêla la crinière de Lewis avant de finalement s'en aller, ou plutôt retourner à l'intérieur où elle laissa un simple message.

"Je me suis occupé de ton cheval. Oublie pas de lui faire un box."

Plus court et simple on ne trouve pas. A croire qu'Eliza' préfère les télégrammes aux messages normaux... Surtout qu'il y avait d'autres moyens à cette époque. Sur ces quelques mots elle quitta les lieux, marchant en direction de la boulangerie qu'elle vit fermée comme indiqué dans le Strange et reprit sa route vers les bâtiments désinfectés. Son instinct lui disait que quelque chose d'intéressant allait se produire...