C'était un jour comme un autre. Ou non, c'était le jour de la visite tant attendue entre deux des péchés capitaux, la visite tant redoutée. Effectivement, Albert était intenable non pas pour enfin revoir sa cousine mais pour s'habiller autrement qu'habituellement.
Il était obligé de se munir d'un costume approprié et de se séparé de sa sacoche pleine de sous.

- Allons sire, nous allons être en retard! s'écriait sa servante tout en essayant d'attraper le vagabond.

- Je ne veux pas porter ceci, c'est laid et ça nuit à ma beauté, et je ne porterais sûrement pas ça si cet ordre vient de vous, rétorquait l'Avarice en échappant aux bras de la femme.

Le caractère de cet Albert était effetivement déjà assez forgé, mais son innocence enfantine n'était pas encore intégralement partie. La servante, bien plus maligne avait attirer l'enfant à l'aide de pièces, billets en tout genre. Il était piégé, et finissait par se vêtir du costume.

Il n'était pas ridicule, mais ressemblait fortement à un prince du moyen-âge. Après tout, nous étions dans cette époque-ci et c'était très bien vu.

Bref, il s'était mit en route -de force- avec la jeune femme. Ils étaient dans la calèche. Calèche dirigée par de magnifiques chevaux noirs et qui n'allait ni trop vite, ni trop lentement! C'était la vitesse parfaite. Mais... qu'en sera-t-il de l'avis du péché prêt à recevoir la visite de son tendre et cher cousin?

Encore une journée ennuyante à mourir... Enfin c'était ce qui allait arriver qui le serait. Depuis ce matin, tout le monde s'affairait dans la demeure pour préparer la venue du petit freluquet de cousin. « Qu'avait-il de si important pour qu'on en fasse une telle histoire ?! » se demanda Camillia. On l'avait obligée à porter cette longue robe rose à froufrous ou plutôt... les servantes ayant tellement peur de pénétrer dans sa chambre ( elles subiraient le ton méprisant de la petite fille déjà bien orgueilleuse à son âge. Si ce n'était pire. ).

La voilà à présent entrain de vagabonder dans les couloirs de la somptueuse demeure. Beaucoup de tableaux à son effigie décoraient les murs de celui qui menait à sa chambrée. Quoi de plus normal après tout ? Elle était la fierté de la famille sans aucun doute et si quelqu'un osait même murmurer le contraire, sa vie ne tiendrait plus qu'à un fil. Enfin elle pénétra dans le salon principal et y remarqua une servante. D'ailleurs, cette dernier osa fixer Camillia.

- Hey toi ! Qui t'as permis de me regarder sans permission ?!

La petite fille haussait souvent la voix et pourtant suite à ces mots, la servante baissa immédiatement les yeux dans l'espoir d'atténuer sa peine, sans grand succès, malheureusement pour elle.

- Je ferai part de ton comportement impertinent auprès des cuisiniers qui ne te donneront pas ta pitance.

Chaque impertinence mérite punition; du moins c'est ce que pensais Camillia qui n'avait pas réellement le sens de la pitié dans ses gènes. De plus, cette histoire de visite obligatoire avec son cousin ne l'enchantait guère et c'était sûrement la raison pour laquelle elle avait sanctionner la pauvresse.

- B-Bien mademoiselle. Cependant j'ai un message à faire passer.

- Qu'attends-tu pour le dire ? Parle !

- Eh bien... C'est qu'il semblerait que messire Albert, votre cousin, est arrivé.

Camillia ne répondit même pas. Déjà là ! Elle rejoignit au plus vite sa chambrée pour préparer son entrée future. Ce cher cousin, allait voir qui elle était vraiment et payera le prix d'avoir gâché sa journée avant même d'être arrivé.
Soudain, un léger brouhaha se fit entendre.

- Il est donc arriver... Murmura Camillia. Le jeu commence.

La petite fille attendit patiemment qu'on vienne la chercher - son père l'avait forcée à garder quelques manières auprès des invités qu'elle utilisera bien entendu à son propre avantage.
Le moment tant attendu arriva et sous les yeux de tous avec l'air hautainement noble, elle descendit pas à pas les marches de l'escalier de marbre.

- Bien Maître, je viendrais vous récupérer le soir même. Ne faites pas trop de bêtises et tâchez de bien vous comporter, amusez-vous bien avec votre cousine. Savez-vous qu'elle était très m... la dame se faisait couper la parole.

- Suffit, rentrez et laissez moi tranquille.

Le jeune vice descendait de la calèche sans se retourner, sans se soucier de la pauvre servante déjà assez martyrisée par Albert. Encore heureux qu'elle n'aie pas à le servir en temps présent. L'Avarice se pointait vers la porte d'entrée et scruttait le moindre détail à la décoration extérieure. C'était plutôt bien décoré, mais la porte l'intriguait encore plus, devait-il toquer ou sonner?

L'Avarice optait pour la première proposition. Ainsi venait trois coups sec assez bien dosés en force sur la grande porte, il vit de multiples servantes lui souhaiter la bienvenue. Révérence à son tour, mais il se trouvait ridicule dans cette tenue. Il pouvait même en rire. Le jeune homme entrait sous les regards des bonnes, et vit les parents de sa cousine.

Albert s'approchait. Il n'avait pas peur des adultes, d'ailleurs il ne voyait pas la progéniture des deux parents. "Où est-elle passée? Serait-elle trop timide pour me voir?" pensait-il en ayant un sourire en coin; il se faisait bien des idées mais cela l'amusait. Bien entendu, il reproduisit la noble révérence en guise de salut et s'assit en compagnie des adultes.

Du thé. Le jeune homme était conquis. Du thé... et des biscuits. Il ne s'en intéressait pas. Albert ne voulait que le thé, et buvait la tasse avec grand sourire. Une fois la tasse vide, il la reposait sur sa petite assiette avant de poursuivre.

- Où est donc Camillia? Elle est la raison de ma visite. Ne vous faites pas d'idées, je n'ai pas réellement envie de la voir.

Des bruits sur l'escalier de marbre se faisaient entendre, c'était sûrement elle.

Elle parcourut du regard l'assemblée qui la fixait tout autant. Ses parents ainsi que bon nombres de servantes se trouvaient autour d'une seule et même personne : le supposé cousin. Le plus frappant était peut-être sa longue chevelure brune allant presque à la fin de son dos mais pas encore. Ou serait-ce plutôt sa tenue si... si banale ? Camillia espérait quand même, malgré que la visite était obligatoire, qu'il se présenterait mieux. Il venait la voir tout de même ! C'est un grand privilège en soi il faut le savoir. Toutefois il se tenait bien, en apparence. C'est ça le problème; tout le monde est doué pour jouer la comédie.

- Il s'avère que nous partageons alors le même sentiment... Albert ? Le seul point commun que nous aurons à mon avis.

- Camillia ! Ce ne sont pas des manières ! Rétorqua son père.

- Je m'excuse père mais ni lui, ni moi ne le cacherons : ces visites sont d'un ennui !

Camillia finit de descendre les marches et s'approcha un peu plus de son convive, jusque là silencieux. Ensuite elle s'assit sur le fauteuil face à lui. Il sirotait toujours son thé, avec délice apparemment. Chacun son plaisir après tout. « On voit bien qu'il a été élevé dans une famille de nobles pour se comporter ainsi. » pensa la petite fille. « Néanmoins... ». Camillia afficha un petit rictus.

- Cela ne vous gène pas d'être venu habillé tel les gueux qui courent nos rues ? Ou alors cet attirail est votre tenue de chaque jour et je comprends que goût ne peut pas naître chez tout le monde.

Albert afficha un doux sourire en voyant sa cousine arrivée. Elle s'était même pomponée pour l'occasion, la robe à froufrou le faisait rire. Il ne décrochait pas un regard de Camillia: c'était trop drôle pour la lâcher.

- Il s'avère que nous partageons alors le même sentiment... Albert ? Le seul point commun que nous aurons à mon avis.

Le ton de la voix à la jeune fille le laissa perplexe, cependant elle n'avait pas tord. C'était sûrement le seul point commun qu'ils auront...et puis, pourquoi les avoir choisis pour la visite obligatoire? Le nombre de péchés capitaux est de sept. Albert tournait sa tête vers son vieil oncle.

- Camillia ! Ce ne sont pas des manières ! Rétorqua son père.

- Je m'excuse père mais ni lui, ni moi ne le cacherons : ces visites sont d'un ennui !

Il pouffait de rire. Cette demoiselle ne s'empêchait pas de manquer de respect mais il était bien d'accord avec ce qu'elle disait.

- Ce n'est pas faux mon oncle, les visites ne sont pas très intéréssantes à mon goût. De plus, j'aurais très bien pu passé l'après-midi tranquillement dans ma demeure sans avoir à visiter une petite fille de ton genre...

Il gardait son sourire en coin tout en reprenant une gorgée de thé, et la fixait de son regard bleu nuit. Qu'avait-il en tête? Bien que son idée devait attendre à plus tard, la petite fille avait déjà engager le dialogue envers son cousin.

- Cela ne vous gène pas d'être venu habillé tel les gueux qui courent nos rues ? Ou alors cet attirail est votre tenue de chaque jour et je comprends que goût ne peut pas naître chez tout le monde.

Quel gentillesse cette petite fille détenait. Albert continuait de sourire, amusé de sa question qu'il trouvait amusante et divertissante. Il se levait de son siège et pris place devant la demoiselle, lui faisant une révérence des plus dignes et lui adressait ces quelques mots avec le sourire et le regard charmeur.

- Ne pensez pas que cela me ravisse de porter ceci chère demoiselle, il lui fit un baise-main avant de reprendre, je trouve cette tenue juste horrible et déplacée.

L'Avarice n'en était qu'amusé de cette situation. Il reprenait par la suite ce que lui avait ordonner l'une de ses servantes en guise de politesse.

- Mais bon soit, il faut bien dire que je n'en ai point le choix. D'ailleurs, j'ai ici là un présent que je me dois de vous offrir en guise de remerciement d'avoir accepter ma visite, Dame Camillia.

Albert sortait un petit coffret de sa veste. La boîte contenait un joli pendentif en pierre précieuse, bien sûr il ne lui avait pas offert ça de son plein gré. Il a encore été forcé par les bonnes, bien évidemment. De plus, s'il était de sa possession, il serait partit le vendre sans regrets.

Son cousin ne se sépara même pas de son sourire ! Au contraire, il se leva et s'approcha d'elle en lui faisant quelques révérences puis décocha un sourire encore plus charmeur. « Mais pour qui se prend-il donc ? » se demanda Camillia.

- Ne pensez pas que cela me ravisse de porter ceci chère demoiselle, il lui fit un baise-main avant de reprendre, je trouve cette tenue juste horrible et déplacée.

Peu habituée à ces manières de charmeurs - la plupart des garçons qui la croisaient s'enfuyaient au plus vite lorsqu'elle leur sortait des sarcasmes ou encore la traitaient de vipère et.. s'enfuyaient quand même - les joues de Camillia s'empourprèrent légèrement. Tout cela avant de se reprendre promptement. « Non, non, non. Ce n'est pas ce.. cet ignoble vermine qui lui fera perdre son sang-froid. » se raisonna-t-elle. Apparemment, il détestait sa tenue. Était-il tellement facilement manipulable pour que l'on ai pu le forcer à porter d'aussi.. hideux habits ? La petite fille n'en était pas si sûre...
Cependant, Il n'en resta pas là et continua joliment sa tirade :

- Mais bon soit, il faut bien dire que je n'en ai point le choix. D'ailleurs, j'ai ici là un présent que je me dois de vous offrir en guise de remerciement d'avoir accepter ma visite, Dame Camillia.

Rien ni plus ni moins qu'une petite boîte. « Bonté divine, qu'est ce que ce sera cette fois ? » se questionna-t-elle. Elle prit l'objet dans ses mains et l'ouvra délicatement. A l'intérieur se trouvait un collier sertit d'une améthyste Rapidement elle jeta un coup d'oeil à son cousin qui curieusement affichait une mine déconfite. On aurait dit que son âme lui avait été arrachée. Malheureusement, il reprit précipitamment un visage plus... normal ? Ce qu'elle venait de voir amusa Camillia qui ne put réprimer un petit rire avant de poursuivre d'une voix lente et claire :

- ... M-e-r-c-i. Quoique ce ne fut pas nécessaire. Je le jetterai sans aucun doute; autant vous le dire car vous le rendre ne serait pas raisonnable, n'est-ce pas ?

Camillia appela une servante auprès d'elle d'un ton autoritaire et froid.

- Vous là-bas ! Oui vous, pas l'autre gourde à côté... Voilà très bien. Elle glissa le coffret dans sa main avant de continuer Veuillez le déposer dans ma chambre. Nous aviserons ensuite.

Elle se retourna à nouveau vers Albert, un énorme sourire aux lèvres.

- Je ne sais pas vous mais cette ambiance m'ennuie encore plus. Tous ces gens attroupés autour de nous comme de vulgaires animaux... Je vous propose une visite au jardin, qu'en pensez-vous ? A moins que vous ne préfériez sirotez gentiment votre thé ici.

Albert affichait un sentiment de tristesse au fond de lui. Sa cousine lui avait dit clairement qu'elle préférait jeter "son" noble présent. C'est dire que l'argent serait jeter par les fenêtres! Il soupirait en regardant la petite boîte partir dans les mains d'une des bonnes de la jeune fille. La façon dont cette dernière prononçait ses ordres semblaient amusant pour l'Avare.

- Joli ton pour une demoiselle aussi jeune que vous, très chère.

Evidemment il disait ça sous le ton d'une plaisanterie, ironie à tout les coups. Autant s'amuser au lieu de rester à s'ennuyer. C'était même un des conseils d'une des bonnes à Albert, et ce dernier approuvait. Il allait s'amuser en compagnie de la puce.

Camillia se tournait vers son cousin après l'ordre transmit, et lui fit un énorme sourire. "Qu'est-ce qu'elle mijotte?" pensait son cousin en la fixant.

- Je ne sais pas vous mais cette ambiance m'ennuie encore plus. Tous ces gens attroupés autour de nous comme de vulgaires animaux... Je vous propose une visite au jardin, qu'en pensez-vous ? A moins que vous ne préfériez sirotez gentiment votre thé ici.

Tel étaient les paroles énoncées par la demoiselle, l'Avarice lui refit un sourire en retour et lui proposa son bras. Il ne le faisait pas par pure politesse, loin de là, il faisait ça pour essayer de la voir gênée car cela l'amusait.

- Prenez-donc mon bras très chère Camillia, allons donc faire un petit tour dans votre jardin vu l'offre que vous me proposez.

Il affichait un grand sourire peu de temps après, et attendait la réponse de la jeune Orgueil.

Camillia était contente d'elle; son cousin avait naturellement accepté sa proposition. Encore un peu et elle pourra se débarrasser de lui dans le jardin. Cependant, il lui proposait, en condition, son bras pour la balade. Cette n'idée n'enchanta guère l'orgueilleuse. Soit, il est vrai qu'il faut se montrer sous son meilleur jour auprès de la famille. Camillia accepta donc l'offre et offrit son bras à Albert. D'ailleurs, au vu de cette étreinte, son cousin lui parut plus fort. Peut-être était-il autre chose qu'un simple bourgeois galeux.

- Allons-y alors. Elle regarda ses parents. Père, mère, veuillez-vous excuser...

Pff la bonne blague. Toutes ces paroles absolument nécessaires du point de vue de l'éthique ne sont que du vent. Elle avait le droit de se promener où elle le voulait et quand elle le voulait.
Bref, il était temps de penser davantage à la situation nouvelle. Camillia et Albert se dirigeaient à présent vers la sortie menant au jardin. Leur marche était plutôt lente, jouant sur la grâce de chaque pas et enfin ils furent dehors. L'orgueilleuse se dégagea au plus vite du bras de son cousin. Elle ne l'aimait vraiment pas. Elle se fâcha sur lui sans toutefois crier; il ne faut pas attirer la horde d'animaux sauvages qui se trouvent à l'intérieur de l'habitacle.

- Vous me touchez encore une fois et je ne réponds plus de mes paroles ni de mes gestes !

Camillia s'agita dans tout les sens dans le but d'exprimer sa colère. En ce temps-là, elle semblait plus colérique. De plus, elle ne se gênait pas pour le montrer. Suite à ces paroles, la petite fille s'en alla d'un pas rapide un peu plus loin, fouettant au passage le visage d'Albert avec ses cheveux blancs. La coupable, l'ayant sentit, émit un petit rire avant de disparaître derrière une haie parsemées de roses blanches. En un sens, elle espérait qu'il la pourchasse à travers le jardin sinon le jeu serait nettement moins drôle.

- S'il le fait, il lui faudra du temps pour me retrouver et alors... La journée sera passée !

L'orgueilleuse fut très fière de son plan et trottinait maintenant joyeusement dans les couloirs de haies...

L'Avarice s'étonnait à la manière polie et agréable que Camillia avait prise pour signaler son départ dans le jardin, d'ailleurs il lui fit un petit sourire en guise de réponse. Non pas qu'il soit content de sa politesse mais pour la félicité de sa merveilleuse et tendre comédie. Après tout la demoiselle était péché de l'Orgueuil...

Ils se dirigeaient vers la sortie sous le regard affectueux des parents, apparement très fiers de leur fille. Lumière! Ils étaient arrivés dans le jardin. D'ailleurs, c'était à cet instant-là que Camillia relachaît le doux bras de son cousin.

- Vous me touchez encore une fois et je ne réponds plus de mes paroles ni de mes gestes !

La demoiselle était fachée. "Qu'elle est mignonne lorsqu'elle se fâche, la petite tsundere." pensait Albert en émettant un ricannement tout en posant ses yeux sur Camillia. Aoutch. La jeune fille se mettait à partir dans une direction et n'hésitait pas a enquiquiner Albert en fouettant ses cheveux blancs contre son visage. Amusant, l'Avarice haussa le ton dans l'idée qu'elle entende ses paroles.

- Votre majestueuse personne ici-même, m'a permis de sentir vos fins et doux cheveux sur mon visage, quel magnifique sensation !

Il finissait sa phrase sur un léger rire au ton joyeux, elle venait presque de contredire sa phrase dîte précédement. Albert la regardait s'éloigner du jardin, "Elle veut sûrement jouer à quelque chose comme la pourchasser ou je ne sais quoi", pensait-il. Ils étaient décidément sur la même longueur d'onde, mais l'Avarice n'ira pas la pourchasser. La raison est qu'il préfére l'embêter un peu, et à sa manière.

Il commençait à s'éloigné de l'endroit où Camillia l'avait planté, et allait vers la fontaine du jardin. Après tout, peut-être y avait-il des gens qui y jetaient leurs pièces...

Camillia commença à ralentir le rythme. Elle repensait à la dernière phrase que son cousin avait prononcée à propos de sa chevelure. De l'ironie, comme c'était mignon. Quoiqu'il en soit, étrangement il ne la poursuivait pas. A-t-il percé à jour son plan ? Si c'est ça elle se retrouvait à présent toute seule dans le jardin... A s'ennuyer. Parce que le but premier se trouvait dans ce jeu : ne pas s'ennuyer. Cependant, le point positif de cette histoire est qu'elle ne doit plus s'occuper de Albert puisqu'elle ne sait pas où il se trouve ! Quoi ? Parce qu'elle devait s'en occuper ? Non c'est impossible. Elle ne doit s'occuper de personne. « Mais s'il s'était perdu, retrouvé coincé dans le jardin ? Tombé dans un puits ou dans la fontaine ? Retrouvé mort noyé ? ... »

- Devrais-je y retourner ? se questionna la petite fille un peu inquiète.

Elle tourna en rond jusqu'à ne plus savoir puis décida de s'arrêter. Elle s'assit sur un banc de pierre à proximité et se convainquit, question d'amour propre ou de fierté pour d'autres.

- Il se débrouillera bien tout seul. Lui qui se croit si malin tiens !

Les minutes passèrent encore et encore. Pas assez vite à son goût d'ailleurs. Et son cousin qui n'arrivait toujours pas... Peut-être était-il retourné à l'intérieur siroter son petit thé. Les servantes sont directement tombées sous son charme.

- Tch. Sale enfant pourri gâté.

Camillia rumina encore et encore, s'énervant un peu plus à chaque fois sur le compte d'Albert...

L'enfant arrivait à la dîte fontaine, ses yeux n'étincellèrent point. Pas une pièce qui était dans la fontaine, il était déçu, oh que oui qu'il l'était. Mais soit, il réfléchissait longuement à ce qu'il pouvait bien faire, et également à ce que sa cousine faisait. Camillia attendait sûrement qu'il vienne la rejoindre pour jouer au chat et à la souris. Un rire sortait de la bouche de l'avare.

- Quel idiote.

Le voila parti vers là où Camillia avait décampé, sauf qu'il était passé par derrière. Et oui, frousse qu'il avait prévu de faire à sa cousine pour plaisanter. C'était l'occasion de bien s'amuser n'est-ce pas?

Il était arrivé derrière une plaine de verdure et de haies. "Grand jardin tout de même, ça ne m'étonnerais pas de croiser des statues de Camillia d'ailleurs." pensait-il longuement en se baladant pour trouver sa proie. Peut-être aura t-il l'honneur de visiter ce somptueux couloir remplis d'une vingtaine voir une centaine de tableaux de l'orgueilleuse? Ou encore sa chambre, ce serait amusant.

Albert se trouvait à présent derrière la haie qui séparait sa cousine, assise sur un banc, et lui-même. Comment allait-il passé sans se faire remarquer? Ce n'était pas une mince affaire mais... il suffisait de contourner la haie. Et oui, quel difficulté.

Le jeune homme la contournait en faisant bien attention de ne laisser -presque- aucun bruit. Il y était. Il était derrière sa cousine, et était près à l'effrayer. Posant doucement ses mains sur les épaules de cette dernière, lui soufflant près du cou... il s'écria:

- BOUH

Camillia n'eut pas vraiment le temps de ruminer toute seule bien longtemps puisque déjà les "ennuis" refirent surface... Elle sentit furtivement des mains se poser sur ses épaules ainsi qu'un souffle chaud caressé son cou et, avant qu'elle n'aie put se retourner, une voix cria.

- BOUH

L'orgueilleuse sursauta de pe...non de surprise plutôt. Elle n'avait pas eu peur. La situation semblait juste inattendue, voilà la raison pour laquelle elle se releva brusquement, se retourna et poussa violemment son cousin - qu'elle ne soupçonnait pas encore vu qu'elle n'avait pas pris le temps de réfléchir à qui pouvait bien appartenir la voix - dans les haies. Une seconde, deux secondes; un instant pour reprendre ses esprits tandis que l'autre se retrouvait à présent parmi la verdure. La situation amusa beaucoup Camillia qui partit d'un rire franc qui inonda le jardin.

- Toi qui voulais me faire peur, tu es bien puni maintenant !

Il est rare que la petite fille s'exprime ainsi. Il est dur après tout de se faire des amis lorsqu'on est meilleure que les autres. Les gens ne comprennent pas qu'elle soit supérieure à eux en tout points et se vexent inévitablement. Toutefois, ce Albert ne tenait pas compte de ses menaces ou de ses sarcasmes et avait réussi à la faire rire - malgré qu'il ait été obligé de tomber en plein dans les haies pour parvenir à cet exploit.
Camillia s'accroupit auprès de lui et pencha légèrement la tête sur le côté; elle fixa les yeux bleus nuit de son cousin. Le plus dur pour la petite fille tenait dans le fait qu'elle ne pouvait pas deviner les réactions de ce dernier. Sera-t-il sarcastique encore une fois ou jouera-t-il le rôle du plus gros charmeur qui n'ait jamais existé ? « Que devrais-je faire ? Lui proposer ma main ? » se questionna-t-elle.

L'orgueilleuse se releva subitement et tendit sa main en direction de Albert. Elle s'était calmée depuis un petit moment déjà et afficha à nouveau ce petit air supérieur qui lui sied tant.

- Je suppose que tu ne sais pas te relever tout seul ? Tu as besoin de mon aide ?

Albert avait réussi son coup, et était bien content, cependant il se retrouvait sur la verdure. Propulsé, contre son gré, par sa chère cousine. Il se mit à rire également comme un gamin qui s'amusait. Oui, il s'amusait, et avec Camillia en plus! C'était un exploit.

- Toi qui voulais me faire peur, tu es bien puni maintenant !

Cela l'amusait, et il lui sourit tant bien que mal à travers la piscine de verdure. L'Avarice regardait Camillia se déplacer. Elle s'était accroupie auprès de sa petite personne, et le fixait à présent dans le regard. C'en était presque affectueux.

Cependant, elle affichait quelques secondes plus tard son petit air supérieur qu'elle adorait tant. Aucun doute, c'était bien l'Orgueuil. Elle lui présenta ainsi sa main.

- Je suppose que tu ne sais pas te relever tout seul ? Tu as besoin de mon aide ?

Le jeune homme fermait les yeux et étouffa un rire. Il venait de penser à quelque chose de drôle, bien sûr il commencerait à la flatter, comme il le fait toujours.

- Merci de proposer votre aide, charmante demoiselle.

Quelques secondes passèrent. Voilà qu'Albert tirait la main de Camillia pour la faire tomber à son tour dans la verdure, c'était bien joué!

- Ainsi voici ta punition de me parler ainsi.

Il s'en suivait d'un rire, tout en tournant sa tête vers sa cousine. Suivit d'un air inquiet, l'avait-il blessée en la faisant chuter?

- Euh... Tout va bien?

- Merci de proposer votre aide, charmante demoiselle.

Encore entrain d'utiliser le "vous" dans un moment pareil. L'éthique demandait déjà suffisamment son utilisation en présence d'autres nobles de la société; pourquoi fallait-il encore s'embêter à en user en d'autres occasions ? Il attrapa sa main tout entière. A son grand étonnement d'ailleurs, elle était plus grande que la sienne. Elle ne l'avait pas sentit lors des multiples incidents s'étant produits plus tôt. Mais elle devrait le savoir depuis le temps; trop penser amène des catastrophes. La preuve : Albert s'était retrouvé à terre.

Soudainement, Camillia se fit tirer d'un coup sec dans la verdure par Albert. Prise à son propre piège en quelque sorte... Néanmoins, elle n'eut pas le temps de tergiverser plus longtemps là-dessus car sa tête cogna le sol. Son crâne palpita de douleur suite au choc. La petite fille émit un gémissement.

- Euh... Tout va bien?

Pff, voilà qu'il s'inquiétait pour elle maintenant. Au moins, L'orgueilleuse pouvait identifier ce visage-là : un peu de gentillesse. C'en était presque drôle. Camillia avait toujours le visage face contre terre mais tenu quand même à lui faire parvenir un message. Dur, dur. Elle releva légèrement la tête puis la pivota vers Albert; ses yeux étaient ouverts à mi-clos mais elle arrivait tout de même à sourire.

- Comment ça ne pourrait pas aller mon cher Albert ? C'est marrant que tu t'inquiètes pour moi...

Camillia ferma alors totalement ses yeux, le visage toujours dirigé vers celui de son cousin. « Ce n'est qu'une future bosse; pas de quoi en faire tout un plat. Et pourtant, mon esprit s'en va. Que se passe-t-il ? » .

Reste à savoir si Albert la laissera son esprit partir au loin et ainsi ne pas troubler le repos de l'orgueilleuse ou qu'il, au contraire, la réveillera pour l'embêter encore un peu. Camillia ne savait pas d'avance le choix de son cousin. Il est un peu tsundere dans son genre après tout...

- Comment ça ne pourrait pas aller mon cher Albert ? C'est marrant que tu t'inquiètes pour moi...

Albert trouvait ça affectueux, même plus encore. C'était adorable sur le ton dont elle le prononçait. Du moins, pour sa chère personne. Pourtant, Camillia enchaîna en fermant ses yeux. L'Avarice pouvait à présent voir sa cousine de face, jusqu'a entendre des respirations et de tout petit ronflements. Elle s'était endormie.

- J'y crois pas, tu t'es endormie en plein dans ton jardin... C'est si confortable que ça?

C'était assez drôle vu le point de vue de la situation qu'il avait. D'ailleurs il ne s'attarda pas a ajouter ces dernières paroles.

- Tu veux aussi une haie pour couverture, princesse? disait-il sous un ton plaisantin.

Il lui fit un petit sourire en la regardant dormir. C'était un petit moment de tendresse, après tant d'enquiquinements provoqués. Albert se demandait si elle avait froid, de toute façon elle ne pouvait pas répondre, ni décliner l'offre suivante. En effet, ce dernier enlevait sa tendre veste de prince et couvrit sa cousine avec.

Si elle avait trop chaud, elle n'avait qu'à l'enlever, voilà tout. Albert, pendant que Camillia roupillait, se relevait et s'assit à son tour sur le banc. Il n'allait tout de même pas la laissée, seule, endormie.

Camillia était en train de faire de doux rêves... Quoi exactement elle n'en savait rien. Il y avait juste cette sensation de chaleur qui persistait. C'était agréable comme sentiment. Si bien que la petite fille souriait pendant son sommeil...

Enfin elle se réveilla. Ses paupières peinaient à se décoller mais après une bataille de 1.3 secondes - qu'elle gagna ! - le problème fut réglé. Elle se releva doucement de son lit de verdure et remarqua qu'une chose glissait de son dos. L'examen de l'objet non identifié déclara que cette chose n'était autre que le manteau de son cousin. « Qu'il est mignon. » pensa-t-elle.

L'orgueilleuse s'étira de tout son long avant de se lever complètement sur ses deux pieds. Combien de temps avait-elle dormit ? Le ciel se pare d'une couleur plutôt orangée; Camillia en déduit donc que quelques heures venaient de passer. Après cette inspection, il fallait maintenant chercher Albert. « Où est-il partit fureter ? » La petite fille regarda autour d'elle et trouva le désirable. Couché sur le banc,, il avait du s'endormir en l'attendant. Parce que, que faire d'autre ? S'il s'était absenté toute la meute affamée aurait couru jusque dans le jardin : une situation désagréable pour tout les deux...

Camillia s'approcha un peu plus de son cousin et s'accroupit hauteur de son visage. L'idée se résumait dans le fait de le taquiner un peu, juste un instant. Elle commença à appuyer sur la joue de Albert son doigt; une fois... deux fois... trois...

- Roh il ne se réveille pas ! Murmura Camillia.

Après maints essais, la petite fille se décida finalement de lui décocher une pichenette. « Ca devrait suffire, non ? ».

- Il est temps de se réveiller ! Dit-elle après le fait accompli.

Effectivement Albert s'était endormi en attendant le réveil de Camillia. Il était tranquillement allongé sur le banc en train de roupiller.

- Zzz...

Il était à présent l'heure du couché de soleil. Ils avaient donc fait la sieste tout au long de l'après-midi, si ce n'était pas adorable pour des petits enfants. Hélas, le sommeil du petit Avare se faisait perturbé. Il sentait quelques pokes sur sa joue, mais pensait que c'était dans son rêve.

D'ailleurs, ce rêve où il pleuvait des pièces. Il prenait sûrement les pokes pour des pièces qui tombaient littéralement dessus. C'était juste ridicule.

- Roh il ne se réveille pas !

La demoiselle s'était réveillé, malheureusement son cousin était toujours dans son rêve. Venant ensuite le geste fatal: la pichenette que Camillia lui avait mise.

- Il est temps de se réveiller !

Albert râlait encore un peu dans son sommeil. Mais il ouvrait doucement les yeux, et ne tardait pas à revoir la bouille de l'enfant aux cheveux blancs. Il penchait ensuite sa tête vers le doux paysage, remarquant que le soleil en avait décidé ainsi: il était fin de l'après-midi.

- Dis donc, nous avons bien dormis aujourd'hui... déclarait-il en se relevant comme il fallait. La visite s'achève bientôt, ma chère Camillia!

L'Avarice était quand même un peu triste de devoir quitter sa cousine, elle était tout de même adorable. Mais bon. Ils pourront se revoir bien un autre jour, Albert décrocha un sourire.

- Qu'est-ce que tu veux faire?

Il prit une pause pour réfléchir un peu, "Elle est le péché de l'Orgueuil..." se disait-il avant de reprendre ses paroles.

- Je te laisse décidé de l'activité... vu ta supériorité.

Il finit sa phrase par un rire moqueur. Quoi de plus normal pour notre cher Albert.

Albert se réveilla calmement sans allusions aux incessants tripouillages sur sa joue ni à la pichenette de Camillia. Tant mieux, ça éviterait des complications. Elle se releva à son tour.

- Dis donc, nous avons bien dormis aujourd'hui... déclarait-il en se relevant comme il fallait. La visite s'achève bientôt, ma chère Camillia!

« Déjà ? » pensa Camillia. Mais ça, elle n'allait jamais l'avouer : cette visite obligatoire avait été plutôt amusante en perspective.

- Qu'est-ce que tu veux faire?

Camillia n'eut pas le temps de répondre que déjà il entonna d'un rire moqueur :

- Je te laisse décidé de l'activité... vu ta supériorité.

Il sous-entendait bien entendu le péché qui l'habitait. Soit, il reconnaissait, même par l'ironie, qu'elle lui était supérieure. Néanmoins, la question restait là : que pouvait-il bien faire ? Elle réfléchit encore quelques secondes et risqua le fait de proposer son idée.

- J'ai trouvé ! Retournons à la maison veux-tu ?

La phrase paraissait être une question, cependant c'était plutôt un " ordre " ...Prononcé plus gentiment. La petite fille agrippa le poignet de son cousin et courra jusque dans la demeure. Une fois entrée, elle le relâcha rapidement et reprit son masque de personne froide et hautaine. Elle ne l'avait pas vraiment perdu ni même enlevé, seulement, il semblait s'être dissipé. Rien qu'un peu. Camillia ainsi qu'Albert arrivèrent presque a à l'escalier de marbre sauf qu'une de ses servantes surgit de nulle part les bras agités.

- Mademoiselle Camillia ! Il est bientôt l'heure, vous devriez attendre dans le salon plutôt que de continuer à vagabonder dans la demeure !

Camillia accusa le coup avant de riposter d'un ton ferme.

- Depuis QUAND te permets tu de me parler ainsi servante de pacotille ?! Je vais où je veux et lorsque je le désire !

L'orgueilleuse monta déjà les premières marches et continua :

- Va plutôt toi attendre dans le salon pour accueillir les supposés personnes devant raccompagner mon cousin à sa demeure. Et ne nous dérange pas !

Suite à cela, elle continue son ascension des marches de marbre dont le but n'est autre que le couloir personnel de la petite fille.

- J'ai trouvé ! Retournons à la maison veux-tu ?

Ces derniers mots laissaient les deux péchés vagabondés jusqu'à la demeure de l'Orgueil. Car oui, la petite demoiselle avait attrapé directement son cousin par le poignet, et donc sans sa réponse. De toute manière, il n'avait pas grand chose à faire.

Ils arrivèrent, et la petite demoiselle ne perdit pas une seconde avant de riposter sévérement la pauvre servante qui lui bloquait la route. Albert décrochait un sourire d'amusement et regardait la pauvre bonne se placer dans le salon.

- Quel caractère...

Il visait bien entendu Camillia. D'ailleurs, elle était déjà presque au bout de l'escalier. Elle avait l'air impatiente de montrer quelque chose au péché, mais quoi? Albert se le demandait.

- Au juste, tu vas où?

Il la suivait, de toute manière il n'avait pas grand choix que de la suivre. L'Avarice montait marche après marche tout en suivant la demoiselle qui avait l'air toute joyeuse au fond d'elle. Vint ensuite un grand moment de solitude pour cette dernière. Albert restait perplexe devant le long couloir de tableaux.

- C'est... original comme décoration. Motifs un peu répétitifs non?

Un sourire logeait la frimousse du petit garçon, tournant la tête vers la petite fille en étouffant un rire habituel.

- Je suis sûr que ça a dut coûter une forture...

Ils étaient enfin arrivés dans le « couloir aux portraits » dédié à Camillia. Son cousin semblait perplexe concernant la décoration qui y régnait en maître. Il ironisait d'ailleurs encore dessus. Que bien lui fasse ! Ce n'était pas ce que voulait tant lui montrer à présent l'orgueilleuse.

- Je n'en sais trop rien pour tout t'avouer. Ce sont mes parents qui ont fait peindre ces tableaux et je ne me suis jamais intéressée à leur coût quel qu'il soit.

La petite fille continua de virevolter sur elle-même tout en avançant dans le couloir. Non cette fois c'était différent. Deviendrait-elle gentille ? Pff, impossible.

- Cependant, quoi que tu oses dire mon cher Albert rien ne pourra m'atteindre. En effet, aussi étrangement que ça puisse être, je souhaite être gentille avec ta petite personne. Continua-t-elle en souriant.

Camillia surveilla un changement d'expression possible chez son cousin mais comme d'habitude elle n'arrivait pas à comprendre ses émotions. « Il doit sûrement rire intérieurement, c'est Albert après tout. »
Finalement les deux jeunes gens furent face à une porte : celle de la chambre de Camillia. Elle le menaça doucement mais fermement :

- Je te prie de bien vouloir rester devant la porte et de ne pas entrer dans ma chambre. Je reviens.

Camillia ouvrit la porte et s'engouffra dans la pièce...

Le cousin suivait sa cousine, qui elle vire-voltait à travers le long couloir remplis de tableaux d'elle-même. Albert en soupirait même, il avait l'impression d'avoir pleins, pleins de Camillia autour de lui. C'en était presque effrayant.

Bientôt, cette dernière s'arrêtait devant une grande porte. Elle prononçait ses paroles avant de s'engouffrer dans la dîte pièce.

- Je te prie de bien vouloir rester devant la porte et de ne pas entrer dans ma chambre. Je reviens.

Mais qu'y faisait-elle? Albert se comportait en gentil gentleman et se servait du mur comme appui. Il réfléchissait à quoi sa cousine pouvait bien faire, et pourquoi elle prenait si longtemps. Peut-être se changeait-elle car elle n'aimait pas cette robe?

D'ailleurs il venait de repenser à sa veste laissée dans le jardin, mais ce n'était pas bien grave vu qu'il ne l'aimait pas trop. Sauf qu'il aurait bien pu la vendre et en tirer pas mal...mais bon. Laisser, c'est laissé. De toute manière, Camillia aura un souvenir de sa personne, et même de son odeur.

- Bon princesse, tu as terminé? s'exclamait-il sur un ton d'ennuis.

En effet, Albert n'aimait pas réellement attendre, il avait tout de même une forte envie de l'embêter en ouvrant la porte. Mais il n'aimerait pas tomber sur sa cousine à moitié nue en train de se changer. Rien qu'à l'idée de l'imaginer l'effrayait. Brrr. Il en était hors de question.

Camillia venait de pénétrer dans sa chambre.

- Mais où cette servante a-t-elle pu le laisser ? Elle ne l'a pas jeté quand même ? ! s'emporta l'orgueilleuse. Bon, il suffit de chercher.

Chose que détestait faire Camillia à vrai dire. D'habitude c'était ses servantes qui s'en chargeaient. C'est leur boulot après tout : s'occuper d'elle. Enfin bref, là n'était pas le propos. Elle devait retrouver cette objet au plus vite, le temps presse ! Bientôt Camillia commença à fouiller dans toutes ses affaires de sa chambre. Ou plutôt, elle faisait jusqu'à entendre la voix d'Albert :

- Bon princesse, tu as terminé?

Le plus amusant était qu'il avait l'air de s'ennuyer. Serait-il en plus impatient ? Très drôle, vraiment. Le plus étonnant par-contre résidait dans le fait que son cousin n'avait toujours pas pénétré dans sa chambre depuis tout ce temps. « Je pensais qu'il n'allait pas se gêner malgré mes menaces...De plus en plus surprenant. »

- Presque. Mais tu peux entrer maintenant c'est bon. Bienvenue dans ma chambre très cher.

Heureusement que Camillia venait de le trouver. Il ne manquerait plus que ça qu'elle ne le retrouve plus après tout ce cinéma. Il ne reste plus qu'à attendre sa venue et espérons qu'il l'accepte. Il devra bien de toute façon.

- Presque. Mais tu peux entrer maintenant c'est bon. Bienvenue dans ma chambre très cher.

A ces mots, Albert ouvrait la porte et entrait dans la chambre de Camillia. C'était une chambre... luxieuse et féminine. C'était une chambre normale pour elle à vrai dire. Le jeune homme inspectait la chambre au regard, puis regardait la tenue de Camillia

- Moi qui pensais que tu te changeais, sinon je serais bien entré avant.

Toujours franc, ou presque. Albert regardait plutôt le grand lit que Camillia possédait, décidement, ses parents la gâtait. Un sourire se dessinait sur son visage avant de se pencher vers la demoiselle.

- Sinon, qu'est-ce que tu faisais? Tu étais longue, même trop.

Lorsqu'Albert rentra dans la pièce, il ne put s'empêcher d'inspecter des yeux l'ensemble de la chambre de l'orgueilleuse. C'était une réaction normale il faut dire. Ensuite, il la regarda, elle.

- Moi qui pensais que tu te changeais, sinon je serais bien entré avant.

Il fallait s'en douter. Camillia avait donc une bonne intuition sur son compte; un bon point de gagné. D'ailleurs, elle ne se gêna pas non plus pour le lui faire remarquer :

- Ca je m'en serais douté. C'set tout toi après tout...

Les yeux d'Albert repartirent de nouveau ailleurs pour se poser sur son lit. Qu'est-ce qu'il pouvait bien regarder ? Il souriait en tout cas, étrange. Puis, il se pencha vers elle :

- Sinon, qu'est-ce que tu faisais? Tu étais longue, même trop.

« Si longue que ça ? » pensa Camillia. Elle fixa ses yeux et entonna :

- Comme je sais que tu es le péché de l'Avarice et que me donner ce cadeau a du te faire mal au coeur - la preuve quand j'ai voulu le jeter, je te le rends. Elle déposa le pendentif dans la paume d'une des mains d'Albert. Dis-toi que c'est un cadeau de ma part et que puisque je te suis supérieure, tu ne peux qu'en être honorer. Accepte.

Albert poursuivit d'un rire en regardant Camillia déposé son propre présent dans l'une de ses mains. C'en était presque trop drôle pour l'Avarice qui ne tardait pas à lui en parler.

- Tu aurais pu au moins la vendre et me redonner l'argent ensuite. Mais bon, si tu insistes je la vendrais moi même...

Souriant toujours, il frottait la tête de la petite Camillia avant d'entendre des cris venant d'une autre pièce. C'était sûrement la servante que sa cousine avait remballer il y a quelques temps, et donc c'était l'heure de se dire au revoir.

- Bon, il me semble que je dois y aller. Ravi de t'avoir revu, Camillia. Tu m'accompagnes?

Il lui tendait son bras et la regardait.